Haussiers malgré les craintes d’une bulle de l’IA ? Pourquoi nous restons optimistes, pour l’instant

Yannik Zufferey, PhD - Chief Investment Officer, Core Business
Yannik Zufferey, PhD
Chief Investment Officer, Core Business
LOIM Core investment teams -
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Haussiers malgré les craintes d’une bulle de l’IA ? Pourquoi nous restons optimistes, pour l’instant

points clés.

  • Malgré une nouvelle année de fortes performances sur les marchés des actions et du crédit, la majorité de nos équipes long-only conservent une approche axée sur la prise de risque
  • L’optimisme marqué des investisseurs particuliers est tempéré par le positionnement plus défensif des investisseurs institutionnels, ce qui pourrait atténuer l’effet d’une correction de marché
  • Une bulle de l’IA se forme-t-elle ? Contrairement à la bulle Internet, le rallye actuel des actifs technologiques est alimenté par les bénéfices des entreprises. Nous pensons qu’il existe toujours des opportunités attractives au-delà des Etats-Unis et de certains actifs technologiques 

Contre toute attente, l’année 2025 a été marquée par des performances époustouflantes sur les marchés des actions et du crédit. Dès lors, les acteurs du marché se demandent si les valorisations élevées des titres du secteur de l’IA sont justifiées. Ce mouvement haussier reflète-t-il simplement l’intégration rapide de cette technologie dans notre quotidien ? Ou bien les marchés sont-ils sur le point d’atteindre des sommets dangereux ? Nos gérants de portefeuille, toutes classes d’actifs confondues, se sont penchés sur cette question et ont décidé, pour l’instant, de conserver leur approche axée sur la prise de risque. Nous expliquons pourquoi.

Lire aussi : L’exubérance logique du marché

Les marchés resteront-ils haussiers ?

Il est difficile d’ignorer le niveau élevé de confiance des marchés. Pour la première fois depuis le milieu de l’année 2024, toutes les classes d’actifs sont en hausse, y compris les obligations. Mais cette dynamique haussière peut-elle réellement se maintenir? Le cycle actuel est largement alimenté par les investisseurs particuliers, dont les achats soutiennent fortement les valorisations. Pourtant, si l’on examine le positionnement du marché, la position acheteuse sur les actions des marchés développés (MD) est relativement limitée à l’échelle mondiale. De plus, les investisseurs institutionnels mondiaux adoptent une position plus défensive (voir figure 1), ce qui pourrait contribuer à amortir un éventuel repli du marché provoqué par les investisseurs particuliers.

FIGURE 1. Positionnement en actions des MD1

Attention à la valorisation

En raison de l’optimisme des marchés, certains segments semblent chers, voire surévalués. A l’échelle mondiale, les multiples s’établissent désormais entre 10% (pour les actions des marchés développés) et 20% (pour les actions des marchés émergents). Ces niveaux sont supérieurs à ceux enregistrés il y a un an, malgré la montée des tensions géopolitiques et des incertitudes sur les marchés. Notre analyse montre que les actifs les plus prisés aujourd’hui, en particulier les actions américaines, offrent un potentiel rentabilité/risque limité (voir figure 2). Cependant, d’autres segments, notamment les obligations des marchés émergents, les actions européennes et les actions asiatiques, continuent d’offrir des opportunités attractives.

Il est essentiel de bien faire cette distinction pour ne pas être tenté de considérer que toutes les valorisations actuelles sont irrationnelles. Par ailleurs, les résultats des entreprises restent solides dans les classes d’actifs qui ne sont pas systématiquement surachetées, ce qui signifie que des bénéfices exceptionnels justifient souvent des primes de valorisation qui peuvent, à première vue, sembler élevées.

FIGURE 2. Rendements par rapport aux taux monétaires dans toutes les classes d’actifs2

Essor de l’IA ou bulle spéculative ?

L’engouement pour les actifs technologiques a profondément remodelé les indices mondiaux. Les titres liés à l’IA, qui représentent environ 5% du MSCI World, ont vu leur pondération dans l’indice passer d’environ 5% à près de 30%3. Cette tendance est-elle durable ?

Contrairement à la bulle Internet de 2000, les entreprises spécialisées dans l’IA dépassent aujourd’hui régulièrement les attentes bénéficiaires et semblent bénéficier de taux d’adoption plus rapides. Si le volume des dépenses d’investissement dans l’IA peut sembler préoccupant, une grande partie du secteur dispose toujours de liquidités importantes et finance ses investissements en interne, ce qui n’était pas le cas lors de la bulle Internet. Actuellement, les investissements dans les équipements technologiques contribuent à hauteur d’environ 30 à 50 points de base à la croissance du PIB, agissant comme une force économique positive.3 De plus, ces investissements pourraient servir à des applications autres que l’IA elle-même, ce qui marque une autre différence significative par rapport à la précédente bulle Internet.

Quels signes de faiblesse les investisseurs doivent-ils surveiller ? Trois indicateurs clés retiennent notre attention :

  1. les doubles commandes, c’est-à-dire les entreprises qui passent des commandes auprès de plusieurs fournisseurs par crainte d’une pénurie de composants, alors que la demande reste inchangée ;
  2. la fin des révisions à la hausse des bénéfices, lorsque les analystes sell-side relèvent les multiples pour justifier une nouvelle appréciation des cours ;
  3. une expansion massive des capacités en fin de cycle.

On n’observe actuellement aucun de ces signes avant-coureurs sur le marché. Nous pensons notamment que les entreprises technologiques chinoises affichent toujours des valorisations attractives et sont relativement peu endettées, alors que la technologie asiatique se concentre généralement sur les applications concrètes et la réalisation rapide de cash flows positifs.

Notre positionnement sur les différentes classes d’actifs

Au moment où nous rédigeons ces lignes, nos équipes d’investissement cherchent à maintenir des expositions équilibrées au risque, considérant que ce rallye pourrait se poursuivre et que les replis du marché offrent des opportunités de renforcer les positions.

Multi-actifs. L’équipe All Roads reste neutre, avec une exposition au marché en hausse à environ 155% et une allocation bien équilibrée entre les actifs de protection et les actifs cycliques à 57% et 43% respectivement (rebasée à 100%).

Obligations. Notre équipe Global Fixed Income adopte un positionnement neutre, avec une sous-pondération des obligations souveraines, qui privilégie les titres du Trésor protégés contre l’inflation (Treasury Inflation Protected Securities, TIPS) par rapport aux bons du Trésor américain nominaux, et une surpondération de la dette émergente en monnaie forte. Dans le secteur du crédit, l’exposition aux obligations investment grade et à haut rendement est neutre, avec un biais défensif et sélectif. Notre équipe Asia Fixed Income privilégie les obligations à haut rendement défensives et surpondère l’Inde, les matières premières, l’assurance et les obligations souveraines à haut rendement des marchés émergents.

Obligations convertibles. L’équipe a une opinion positive sur les Etats-Unis, la Chine et le Japon, et neutre sur l’Europe. Elle est optimiste à l’égard des actions mondiales et se concentre sur des thématiques clés telles que l’IA, modifiant son positionnement en faveur des logiciels. L’exposition aux Etats-Unis se concentre désormais sur la relocalisation et d’autres activités stratégiques. En Europe, la préférence est accordée aux exportateurs, aux valeurs industrielles et aux entreprises liées à l’électrification.

Actions. Notre équipe Global Equities surpondère les marchés émergents au détriment des Etats-Unis. Au niveau sectoriel, elle continue à surpondérer la technologie, les médias et les télécommunications, tout en renforçant son allocation au secteur européen du luxe. Notre équipe Swiss Equities surpondère les services de communication, les technologies de l’information et l’industrie, et sous-pondère la consommation non essentielle, les matériaux, l’immobilier et les services publics. L’équipe Asia Equities maintient sa surpondération de la Chine et de Hong Kong, ainsi que sa sous-pondération de l’Inde, privilégiant les technologies de l’information et la consommation non essentielle.

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[1] Sources : LOIM et Bloomberg. Au 13 novembre 2025. Uniquement à titre indicatif.
[2] Sources : LOIM et Bloomberg. Au 13 novembre 2025. Uniquement à titre indicatif.
[3] Sources : Bloomberg et LOIM, le 13 novembre 2025.

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