L’exubérance logique du marché

Yannik Zufferey, PhD - Chief Investment Officer, Core Business
Yannik Zufferey, PhD
Chief Investment Officer, Core Business
LOIM Core investment teams -
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L’exubérance logique du marché

points clés.

  • Les investisseurs semblent avoir fait fi du choc provoqué par les droits de douane américains. Même si quelques signes d’exubérance persistent, il existe des raisons logiques de rester investi sur les marchés mondiaux
  • Cependant, l’instabilité politique en France demeure préoccupante, et la hausse rapide de l’or pourrait représenter un facteur de vulnérabilité en cas d’appréciation du dollar américain
  • Dans l’ensemble, les conditions générales d’investissement restent favorables et nos équipes d’investissement n’envisagent pas de scénario baissier.

Les investisseurs semblent de plus en plus convaincus que les droits de douane imposés par Donald Trump auront un impact limité sur les marchés mondiaux. L’amélioration de la confiance, conjuguée aux baisses de taux d’intérêt décidées par les banques centrales, a propulsé de nombreux marchés à des sommets historiques cette année. La situation est nettement plus équilibrée, les marchés émergents ayant opéré un retour en force, tandis que l’Europe poursuivit sur sa lancée. Cependant, cet environnement favorable n’est pas exempt d’incertitudes. La situation politique en France constitue une source d’inquiétude, tout comme la forte appréciation du prix de l’or et l’augmentation des prix des actifs. Malgré quelques poches d’exubérance, nous estimons que les valorisations obéissent à une logique sous-jacente. Une véritable bulle ne répond généralement plus à aucune logique, un seuil qui, selon nous, n’a pas encore été franchi.

En savoir plus : Les baisses de taux d’intérêt de la Fed et les dépenses consacrées à l’IA annoncent des marchés résilients

Une exubérance rationnelle

Nous voyons cinq raisons de rester investis sur les marchés mondiaux :

1. la perspective de nouvelles baisses des taux d’intérêt américains 
2. les importantes dépenses d’investissement 
3. l’effet de richesse découlant de la solide performance des marchés 
4. les perspectives de bénéfices positives pour 2026 
5. !es répercussions positives du Big Beautiful Bill pour les entreprises américaines.

Ces raisons permettent d’expliquer la tendance des investisseurs à « acheter sur faiblesse » (buy the dip). La solidité des bénéfices dissipe dans une large mesure les craintes de voir se répéter l’« exubérance irrationnelle » de la fin des années 1990. De plus, le découplage entre les cours boursiers et les fondamentaux ne fait que commencer. Cette phase initiale peut certes s’accompagner d’une certaine exubérance, mais elle reste liée de manière rationnelle à la remarquable progression des bénéfices, dans un contexte d’incertitude persistante.

L’effet de la politique française sur les marchés

La situation politique en France demeur préoccupante, face aux difficultés rencontrées par le président Macron pour maintenir son gouvernement en place. Cette instabilité résulte de la nécessité d’une réforme profonde des dépenses publiques, qui ne manquerait pas d’avoir des conséquences économiques négatives. L’absence de réforme assombrit les perspectives de croissance à moyen et long terme du pays, détériorant encore davantage la capacité future de l’Etat à percevoir les impôts, et l’incertitude politique bride les investissements. Concernant les marchés, les conséquences ne sont pas les mêmes pour les obligations souveraines et pour les obligations d’entreprise.

Concernant les obligations souveraines, l’écart de rendement entre la France et l’Allemagne est supérieur aux niveaux observés au cours des dernières décennies, ce qui accroît le coût de la dette publique (figure 1). En revanche, les entreprises françaises disposent généralement d’une gouvernance solide, ce qui compense en partie le risque pays résultant de la situation politique française. De plus, les institutions financières diversifient leur exposition aux obligations souveraines, évitant ainsi toute surexposition aux obligations gouvernementales françaises. Le risque de contagion des écarts de rendement des obligations souveraines françaises aux spreads de crédit des obligations d’entreprise françaises est donc limité.

FIGURE 1. Evolution de l'écart de rendement entre les obligations souveraines françaises et allemandes à 10 ans et écart de rendement entre les obligations d’entreprise et les obligations gouvernementales françaises1

En savoir plus : Risque souverain de la France : ce que les marchés nous disent

Comprendre la hausse de l’or et ses risques

Les cours de l’or atteignent des niveaux toujours plus élevés par rapport au dollar américain. Cette hausse s’explique par les nombreuses incertitudes qui ont prévalu en 2025, mais l’argument de la « valeur refuge » est réfuté par la forte progression des actions cette année. L’or est également soutenu par les achats massifs des banques centrales, mais ces programmes d’achat ne sont pas nouveaux et n’ont pas eu d’effet similaire sur les cours de l’or au cours d’autres années. Cependant, la hausse du métal jaune suscitée par le debasement trade sur le dollar américain reflète la méfiance croissante à l’égard du billet vert. Il existe plusieurs raisons à cela, notamment la hausse de l’inflation aux Etats-Unis, la remise en cause de l’indépendance de la Réserve fédérale américaine (Fed) par la Maison-Blanche et les intentions affichées de la banque centrale américaine d’abaisser ses taux d’intérêt malgré l’inflation. C’est cette dernière explication qui semble la plus plausible. La valorisation actuellement élevée de l’or pourrait constituer un facteur de vulnérabilité en cas d’appréciation du dollar américain. Le recours à l’or comme instrument de diversification face aux actions pourrait donc s’avérer décevant.

En savoir plus : Les droits de douane du président : quelles répercussions sur les marchés au troisième trimestre ?

Notre positionnement sur les différentes classes d’actifs

En l’état actuel des choses, nos équipes d’investissement ne voient pas encore de signes annonciateurs d’une baisse. Les conditions d’investissement demeurent favorables : l’inflation en dehors des Etats-Unis est nettement inférieure, l’économie mondiale reste résiliente et les banques centrales des pays du G10 devraient à nouveau réduire leurs taux d’intérêt. Le niveau des valorisations est une source d’inquiétude, en particulier pour les actions américaines, mais ne semble pas pour l’instant constituer une raison de s’alarmer.

Multi-actifs. L’équipe All Roads maintient un positionnement neutre, avec une exposition aux marchés maintenue à environ 139%, et réoriente légèrement ses allocations aux actifs de protection et aux actifs cycliques à 57% et 43% respectivement (rebasé à 100%).

Obligations. Notre équipe Global Fixed Income sous-pondère les obligations souveraines, maintenant une préférence pour les titres du Trésor protégés contre l’inflation (Treasury Inflation Protected Securities, TIPS) par rapport aux bons du Trésor américain nominaux, et surpondère la dette émergente en monnaie forte. Dans le secteur du crédit, l’exposition aux obligations investment grade et à haut rendement est neutre, avec un biais défensif et sélectif. Notre équipe Asia Fixed Income privilégie les obligations à haut rendement défensives et surpondère l’Inde, les matières premières, l’assurance et les obligations souveraines à haut rendement des marchés émergents.

Obligations convertibles. L’équipe a une opinion positive sur les Etats-Unis et le Japon, et neutre sur l’Europe. Elle se montre confiante à l’égard des actions mondiales, en se concentrant sur des thèmes clés tels que l’intelligence artificielle (IA), tout en conservant un biais défensif favorisant l’IA asiatique, l’exposition des Etats-Unis à la relocalisation et à d’autres activités stratégiques, ainsi que les exportateurs européens. Elle conserve une exposition à l’or à titre de couverture.

Actions. Notre équipe Global Equities surpondère les marchés émergents au détriment des Etats-Unis. En termes de secteurs, elle continue à surpondérer la technologie, les médias et les télécommunications, les financières et la consommation non essentielle, tout en renforçant son allocation au secteur européen du luxe. Notre équipe Swiss Equities surpondère les services de communication, les financières, la santé et l’industrie, et sous-pondère la consommation non essentielle, les matériaux, l’immobilier et les services publics. L’équipe Asia Equities maintient la surpondération de la Chine et de Hong Kong, et sous-pondère désormais l’Inde.

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[1] Sources : LOIM et Bloomberg. Au 17 octobre 2025. Uniquement à titre indicatif.

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