Ce trimestre, l’incertitude est un thème récurrent. En tant que gérants de portefeuille systématiques, nous pensons que ce marché sans tendance présente un défi intéressant pour notre processus d’investissement et remet en question le degré de diversification que nos solutions d’investissement peuvent offrir. Nous visons à combiner des actifs et des stratégies qui ne sont pas en parfaite corrélation. Ce faisant, nous veillons à ce que tout recul dans un segment du portefeuille soit compensé, tout du moins en partie, par une meilleure performance dans un autre segment.
L’efficacité de ces mesures de protection s’évaluent notamment grâce au ratio de diversification, qui mesure le degré de diversification dans une allocation et un contexte de marché spécifiques. Dans cet article, nous déterminons si une incertitude accrue entrave la diversification, en examinant, d’une part, l’évolution historique du ratio de diversification de nos solutions et, d’autre part, les changements intervenus depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement américain.
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La diversification à l’œuvre
Le concept de diversification est un aspect fondamental de l’investissement, et la plupart des professionnels ont appris à en apprécier les avantages dans le temps. Lorsque deux actifs ou stratégies ne sont pas en parfaite corrélation, leur risque combiné est inférieur à la somme de leurs risques individuels. En d’autres termes, Simply put, la combinaison des actifs se traduit par des portefeuilles dont la volatilité est inférieure à celle de leurs composantes.
Il ressort de cette définition une façon évidente de mesurer la diversification, notamment, le « ratio de diversification » qui compare la somme des contributions au risque des composantes individuelles du portefeuille avec la volatilité globale de celui-ci. Plus ce ratio est élevé, plus la diversification est importante. Ce ratio peut être calculé pour n’importe quel portefeuille, par exemple une allocation 50/50 ou nos stratégies All Roads, et varie en fonction de deux facteurs principaux : d’une part, l’évolution des risques et corrélations inhérents aux composantes individuelles et, d’autre part, les décisions prises en matière d’allocation au sein du portefeuille. Le graphique 1 montre l’évolution historique de ce ratio depuis 2015 pour les deux catégories susmentionnées, qui illustre l’un des facteurs clés de succès de nos solutions dans le temps.
GRAPHIQUE 1. Evolution historique du ratio de diversification de la stratégie All Roads et d’une allocation 50/501
Les points clés sont les suivants :
- Premièrement, le ratio de diversification du portefeuille 50/50 tend à osciller entre 1 et 2, tandis que celui de la stratégie All Roads varie de 1,5 à près de 8. Cela illustre l’ampleur de notre gamme d’opportunités (actifs et stratégies constituant nos portefeuilles) et reflète nos méthodes de gestion de portefeuilles dynamique.
- Deuxièmement, le ratio de diversification du portefeuille 50/50 découle principalement de la corrélation entre les actions et les obligations. Lorsque cette corrélation a augmenté en 2022, la diversification s’est détériorée au sein du portefeuille. Nous recommandons depuis longtemps aux investisseurs de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier et qu’il est tout aussi important de varier les sources de diversification. « Diversifier les sources de diversification » : un mantra qui nous permet d’assurer la diversification des portefeuilles même pendant les périodes difficiles. Le degré de diversification de nos solutions a augmenté durant des périodes cruciales telles que l’été 2015, le deuxième trimestre 2018, ainsi que les années 2020 et 2022, contrairement à celui du portefeuille 50/50.
Malgré la récente diminution de leur ratio de diversification (qui se chiffre actuellement à environ 1,75), nos solutions présentent toujours une diversification supérieure à celle du portefeuille 50/50. Le large éventail de primes de risque dans lequel nous investissons reste une source de diversification efficace à l’échelle mondiale.
Quelles sont mes sources de diversification ?
Comprendre le degré de diversification au sein du portefeuille est essentiel, mais identifier ses sources l’est tout autant. En période d’incertitude, comme celle que nous traversons actuellement, il est utile d’analyser les sources de diversification individuelles de nos solutions et de déterminer si ces facteurs de contribution évoluent. Cette analyse peut se faire en calculant la contribution marginale au facteur de diversification. Fondamentalement, cela consiste à comparer le ratio de diversification en incluant puis en excluant chacun de nos investissements. L’écart entre les ratios de diversification de ces deux scénarios permet de mesurer cette contribution marginale à la diversification.
Le graphique 2 illustre cette décomposition sur le long terme, pour 2024 et depuis le début de l’année. Ce dernier point de données devrait nous permettre d’identifier la classe d’actifs qui représente actuellement la meilleure source de diversification. Les messages clés sont les suivants :
- Avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les sources de contribution marginale à la diversification et le niveau cumulé de cette contribution sont restés plus ou moins les mêmes : les obligations puis les actions des marchés émergents arrivent en tête, tandis que les matières premières et les spreads de crédit ferment la marche.
- Depuis le début de l’année, la contribution cumulée à la diversification a diminué de moitié, ce qui a touché principalement les obligations. Les obligations sont la composante dont le potentiel de diversification a le plus baissé. Fait intéressant, les actions des marchés émergents, qui représentaient en moyenne un cinquième de la diversification offerte par les obligations sur le plus long terme, apportent aujourd’hui une contribution égale à la moitié de celle des obligations.
GRAPHIQUE 2. Contribution marginale cumulée au ratio de diversification, par classe d’actifs2
L’évolution du potentiel de diversification de nos solutions, actuellement proche de son plus bas niveau, reflète l’incertitude ambiante. Cela montre que les obligations, qui restent pourtant la meilleure source de diversification, sont actuellement moins efficaces que par le passé. En ces temps difficiles, nous surveillons ces mesures en continu, car la diversification (qui consiste à ne pas se fier uniquement à la stabilité des tendances haussières) est l’une des réponses au problème de l’incertitude.
En d’autres termes, Simply put, la diversification a baissé au premier trimestre et les obligations jouent un rôle moins important. L’investissement fondé sur le risque reste néanmoins un outil de diversification plus efficace que les stratégies fondées sur la capitalisation boursière.
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