Participer à la hausse des marchés tout en profitant des biais en faveur du « net-zéro »

2024 dans le rétro : l’importance d’une construction de portefeuilles prudente

L’an dernier, dans notre revue annuelle, nous présentions une perspective optimiste pour 2024, et annoncions qu’un ralentissement progressif de l’inflation allait amorcer un cycle d’assouplissement des banques centrales. Selon nous, ces conditions ont profité à la transition climatique. Ainsi, ces douze mois ont en effet constitué un bon millésime pour les investissements dans le « net-zéro »¹. Cela dit, l’année a également montré toute l’importance d’une construction de portefeuilles prudente pour profiter de cet environnement sans passer à côté d’autres opportunités. 

Compte tenu de la vague de baisses de taux dans les pays développés en 2024, les conditions ont profité aux actifs risqués, en particulier les indices d’actions des Etats-Unis, qui ont à nouveau connu des rendements supérieurs à deux chiffres cette année. Ce rebond cache toutefois des disparités marquées entre les performances des différentes actions. C’est pourquoi les décisions en matière d’allocation de portefeuille ont été cruciales pour profiter des opportunités à la hausse. En 2024, le nombre d’actions du MSCI World ayant surperformé l’indice dans son ensemble a battu un nouveau record et percé un plancher vieux de 20 ans². Les rendements sont restés sous l’influence du prétendu « exceptionnalisme américain » et de la domination des grandes capitalisations. Le regain d’intérêt pour les technologies de l’intelligence artificielle (IA) est venu renforcer ces thématiques. 

Grâce à notre cadre discipliné de construction de portefeuilles et de gestion des risques, nos stratégies d’actions TargetNetZero ont pu profiter de ces thématiques, à l’image de leurs indices de référence, tout en apportant aux investisseurs une importante exposition supplémentaire à la transition vers une économie neutre en carbone. L’un des faits marquants de 2024 a été la valeur ajoutée aux portefeuilles par la thématique du « net-zéro », en particulier pour la stratégie TargetNetZero mondiale.

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La performance du « net-zéro » est-elle annonciatrice d’une tendance ?

Tout comme nous nous efforçons de renforcer la transparence des publications de données non financières, nous sommes également engagés à fournir une analyse claire et détaillée des performances de notre stratégie. C’est pourquoi nous nous appuyons sur un modèle d’attribution des performances. Conçu en interne, il nous permet de décomposer notre surperformance en éléments de base. 

Les surperformances des stratégies TargetNetZero reposent sur trois éléments de base des portefeuilles : le « net-zéro », la réduction des émissions de carbone et les exclusions ESG³. La composante « net-zéro » se trouve au cœur de notre processus d’investissement. Elle est le résultat de notre méthodologie prospective propriétaire, qui évalue l’alignement des portefeuilles sur la transition climatique à partir de la hausse implicite de la température (« Implied Temperature Rise » – ITR). Notre portefeuille est aligné sur un scénario d’augmentation des températures inférieure à 2 °C. La réduction des émissions de carbone optimise un portefeuille en ciblant une réduction immédiate de ses émissions par rapport à l’indice de référence. Enfin, les exclusions sont appliquées afin d’éviter les investissements dans des activités controversées.

Sur le plan des risques, la composante « net-zéro » domine. Cette année, elle a joué un rôle clé dans la surperformance de la stratégie TargetNetZero mondiale. Cette surperformance s’est appuyée sur une sélection de titres réussie dans des secteurs affichant traditionnellement une intensité carbone élevée, tels que l’industrie et les services publics.

Le graphique 1 montre la performance de la composante « net-zéro » des stratégies TargetNetZero Global et Europe, avec et sans le secteur de l’énergie, depuis leur lancement en avril 2021. La sous-pondération de l’énergie a nui à la stratégie, principalement en raison de la solide performance de ce secteur en 2022. En 2024, les deux composantes ont apporté de la valeur. Les performances exceptionnelles⁴ enregistrées hors énergie ont en effet plus que compensé les drawdowns sur l’année dans l’univers des actions mondiales.  

Face à cette poussée dans le « net-zéro », on peut se demander si nous assistons au début de la tendance tant attendue qui permettra à notre approche prospective de porter ses fruits. Selon nous, il est trop tôt pour tirer la moindre conclusion. Pourtant, il est rassurant de voir que la stratégie affiche des résultats conformes aux attentes.

GRAPHIQUE 1. Performance de la composante « net-zéro » depuis le lancement des stratégies TargetNetZero⁵

Renforcer le potentiel de valeur à court terme

La composante « net-zéro » constitue le moteur de performance fondamental de la stratégie et nous prévoyons qu’elle sera une source de valeur à long terme. En 2024, nous avons ajouté à la construction de portefeuilles deux avancées majeures visant à améliorer les performances sur des laps de temps beaucoup plus courts.

L’optimisation des dividendes réduit de façon significative le coût de la fiscalité sur les dividendes. En profitant d’un rééquilibrage mensuel du portefeuille, la stratégie réduit les allocations aux actions qui verseront des dividendes au cours du mois suivant. Elle y parvient sans affecter les caractéristiques relatives au climat et au risque du portefeuille.

Grâce à notre expertise des stratégies actives systématiques, nous avons intégré un overlay d’alpha systématique visant à profiter de façon dynamique des opportunités qui se présentent dans les styles d’actions de différentes régions et différents secteurs. Cet overlay apporte une couche de diversification supplémentaire et renforce la résilience de nos portefeuilles face aux chocs économiques et géopolitiques tout en maintenant un accent constant sur la réalisation des objectifs « net-zéro ». 

L’aventure « net-zéro » en 2025

À l’entame de l’année 2025, les progrès vers le « net-zéro » semblent quelque peu ralentir. Pourtant, son importance et son inéluctabilité sont de plus en plus claires. L’intérêt thématique pour le « net-zéro » continue de grandir, sous l’impulsion combinée d’événements planétaires et d’un public toujours plus sensibilisé. En 2024, les termes « chaleur excessive » ont atteint le deuxième rang des tendances de recherche dans le monde, après les élections américaines, selon Google Trends. Cette statistique est un rappel clair : les événements climatiques ne sont pas seulement des projections scientifiques, mais des réalités vécues qui exigent d’agir de toute urgence.  

Indépendamment des changements politiques à venir, nous pensons que la transformation de l’économie mondiale vers un modèle « net-zéro » va se poursuivre, sous l’effet conjugué de puissants facteurs économiques, de progrès technologiques et d’engagements politiques. Nous pensons donc qu’aligner aujourd’hui les portefeuilles des clients sur cette transition devrait porter ses fruits à l’avenir. 
Les réductions d’impôts, les droits de douane uniformément plus élevés et l’approche transactionnelle de la politique étrangère attendus en 2025 influenceront les marchés boursiers dans le monde entier. Si l’inflation accélère aux Etats-Unis, comme beaucoup le prévoient, la Réserve fédérale aura moins de marge pour réduire les taux, ce qui pourrait pénaliser les actions en général et certains styles d’actions en particulier.

Dans ce contexte, nous maintenons notre engagement à appliquer une philosophie d’investissement disciplinée et véritablement diversifiée pour la transition vers une économie neutre en carbone.