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Monnaie digitale : la Chine ouvre la danse
Le monde évolue rapidement vers une société entièrement scripturale. Nous considérons que les monnaies numériques des banques centrales (CBDC) constituent la prochaine étape de la digitalisation de la monnaie, et la Chine est actuellement en tête en la matière.
Une CBDC est un instrument numérique hautement sécurisé créé et garanti par une banque centrale. Elle représente une créance sur la banque centrale, laquelle utiliserait une base de données gérée par elle-même ou par le gouvernement. Cette base de données permettrait de surveiller le montant des fonds détenus par chaque entité, société ou particulier. Environ 80 % des 66 banques centrales travaillent actuellement à la création de CBDC.
Les CBDC permettraient aux banques centrales de garder le contrôle sur la quantité de monnaie en circulation et d’assurer la stabilité du système financier et des paiements dans son ensemble. En outre, elles aideraient les gouvernements à contrer les activités illégales et l’évasion fiscale puisque ces dernières peuvent ainsi surveiller la localisation exacte de chaque unité de leur monnaie.
L’efficacité et la rapidité ainsi que la sécurité et la fiabilité sont les atouts des CBDC par rapport au système actuel. Elles apparaissent comme un outil d’inclusion financière accrue en permettant notamment à tout citoyen de disposer d’un compte bancaire gratuit ou à faible coût auprès de la banque centrale, sans compter qu’elles pourraient également améliorer considérablement l’efficacité des paiements transfrontaliers.
Bien qu’il faille probablement un certain temps aux pays occidentaux pour introduire les monnaies digitales, des essais ont d'ores et déjà été déployés dans quatre villes de Chine. Le paiement électronique en monnaie numérique (DCEP) a commencé à être expérimenté à Shenzhen, Suzhou, Xiong'an et Chengdu en avril 2020. La Banque populaire de Chine (BPC) a déclaré que la monnaie digitale pourrait être disponible à temps pour les Jeux olympiques d’hiver de 2022, qui devraient avoir lieu à Pékin.
Le yuan numérique sera émis et garanti par le gouvernement chinois, tout en étant stocké dans un portefeuille numérique en lieu et place d’un compte bancaire. En utilisant leur portefeuille numérique, les consommateurs pourront effectuer des transactions quotidiennes, telles que le paiement de marchandises, la réception ou le transfert de fonds de/à des tiers ainsi que les virements directement depuis les guichets automatiques. Ainsi, le yuan numérique sera la composante la plus liquide de la masse monétaire du pays, également appelée M0, remplaçant une partie des pièces et des billets en circulation dans l’économie.
Le passage d’une économie aux paiements digitaux se fait au gré de durées de migration diverses selon les pays. Le paiement en espèces revêt une dimension sociale profondément ancrée en raison de son utilisation quotidienne. Cela peut conduire à une adoption très progressive des paiements digitaux, même si l’infrastructure technologique est déjà opérationnelle. En l’absence d’infrastructures historiques traditionnelles et grâce à une population très technophile, les paiements mobiles ont connu une croissance très rapide en Chine au cours de la dernière décennie. Le taux de pénétration des paiements numériques dans le pays figure ainsi parmi les plus élevés au monde. La Chine étant déjà le leader dans le domaine des paiements mobiles, nous nous attendons à ce qu’elle devienne l’exemple à suivre en matière de standards des CBDC.
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