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Positionner un portefeuille pour la transition climatique

Positionner un portefeuille pour la transition climatique
Hubert Keller - Managing Partner

Hubert Keller

Managing Partner
Christopher Kaminker, PhD - Group Head of Sustainable Investment Research, Strategy & Stewardship

Christopher Kaminker, PhD

Group Head of Sustainable Investment Research, Strategy & Stewardship
Didier Rabattu - Head of Equities

Didier Rabattu

Head of Equities
Déjà perceptible, la dégradation du climat s’accentue, soulignant ainsi l’ampleur, l’étendue et l’urgence d’une transition climatique. Cette transition a déjà été amorcée ; elle génère des risques et des opportunités pour tous les secteurs susceptibles de croître rapidement.

L’ampleur de l’investissement requis pour la transition climatique est sans précédent et permettra, en outre, d’élargir les perspectives de croissance économique. Afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, nous devons maintenir la hausse de la température en deçà de 2°C par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle (et poursuivre nos efforts pour empêcher une hausse de plus de 1,5°C), alors que la population continue d’augmenter et de s’urbaniser rapidement. 

En plus d’un changement dans l’allocation des ressources existantes, des investissements supplémentaires seront requis pour satisfaire ces exigences. Au cours des quinze prochaines années, près de USD 100 000 milliards1 devront être investis dans tous les secteurs pour suivre la cadence de cette transition économique et environnementale. 

Par ailleurs, l’OCDE estime que la conjonction de réformes économiques et de politiques climatiques ambitieuses permettrait d’augmenter le PIB des pays du G20 de 2 à 3 % en moyenne d’ici 20502, ou de 4,7 % si l’on prend en compte les dégâts liés au changement climatique qui auront été évités. Pour ce faire, il faudra premièrement doubler l’investissement dans les infrastructures afin de satisfaire les exigences de la croissance économique et démographique pendant la prochaine décennie et, deuxièmement, rediriger les flux d’investissement afin de mieux adapter les infrastructures au climat et aux exigences imposées par la hausse de la température. 

La transition climatique a déjà été amorcée ; elle génère des risques et des opportunités pour tous les secteurs susceptibles de croître rapidement.

S’adapter à un climat plus chaud et réduire le risque de dégâts environnementaux majeurs supposera la coordination des efforts assidus de tous les secteurs, y compris de ceux où les émissions sont particulièrement difficiles à réduire, mais qui restent essentiels à la croissance économique.

Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, il faudra réaliser des investissements supplémentaires considérables pour préparer les secteurs à fortes émissions de carbone (p. ex. transports, énergie, agriculture et industrie) à survivre dans un monde sous contrainte carbone. Selon nous, exclure sans distinction ces secteurs dans le but de réduire l’empreinte carbone d’un portefeuille ne permettrait pas d’apporter des améliorations environnementales à ces secteurs critiques, ce qui est pourtant nécessaire d’un point de vue scientifique, social, économique et financier, et empêcherait aussi les investisseurs d’atteindre leurs objectifs financiers à long terme.

Pour répondre aux besoins d’une économie « zéro émission », il est indispensable de s’attaquer aux secteurs où les émissions sont difficiles à réduire. Sans cela, la transition vers une économie « zéro émission » sera impossible.

 

Moteurs de la transition

Malgré tout, la transition vers une économie décarbonée et résiliente au changement climatique a déjà été amorcée. Cette transition obéit à plusieurs dynamiques puissantes, qui se renforcent mutuellement. Alors que les politiques mondiales actuelles sont bien loin d’atteindre l’objectif « zéro émission » d’ici 2050, de nombreuses politiques nationales sont sur la bonne voie pour atteindre ce but, ou font, tout du moins, l’objet de discussions. Différentes régions montrent l’exemple, l’Union européenne ayant dévoilé, fin 2019, son Pacte vert, par lequel elle s’engage à devenir, d’ici 2050, le premier continent du monde à être climatiquement neutre. Même dans des pays où le gouvernement semble être à la traîne (comme aux Etats-Unis), de nombreuses villes ou entreprises régionales s’adaptent aux exigences « zéro émission ».

Parallèlement, les forces du marché remplacent les politiques en tant que moteur essentiel de la transition, l’innovation et l’augmentation des économies d’échelle transformant rapidement la réalité économique. L’économie, qui joue désormais un rôle essentiel dans la transition climatique, est alimentée par une boucle de rétroaction positive, résultant de la baisse des coûts et des perspectives de plus en plus intéressantes des solutions « vertes », comme l’énergie renouvelable. Les préférences des consommateurs évoluent, orientant le pouvoir d’achat vers des marques, aliments et styles de vie plus durables, et faisant augmenter les risques de réputation pour ceux qui ne se plient pas aux règles.

Les investisseurs, qui ont des centaines de milliards de dollars en jeu dans la transition climatique, poussent également les entreprises à adopter des stratégies en phase avec un monde sous contrainte carbone et souillé par le carbone. Ainsi, en 2019, l’International Accounting Standards Board (IASB)3 a rejoint une longue liste composée de plus de 60 autorités publiques, banques centrales et organes de réglementation chargés d’évaluer les risques financiers liés au climat4. Ils affirment que le changement climatique présente un risque important pour les actifs et passifs de nombreuses entreprises, et donc pour leurs bénéfices futurs, et soulignent ainsi la nécessité de quantifier et publier ces risques.

Une fois associées, ces forces présentent une importante opportunité de croissance pour les entreprises de différents secteurs qui soutiennent la transition, soit en proposant des solutions visant à s’adapter à un monde souillé par le climat et sous contrainte carbone, soit en se repositionnant afin d’apporter un avantage concurrentiel.

Les entreprises à l’avant-garde en matière de transition climatique sont susceptibles de gagner des parts de marché et de surperformer leurs concurrents moins bien positionnés. Celles qui pratiquent la politique de l’autruche et qui ne parviennent pas à s’adapter s’exposent, quant à elles, au risque de perdre clients, capitaux et talents, et de voir leur survie menacée.

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La planète a déjà amorcé le processus de décarbonisation, mais la transition doit être accélérée. Un investissement annuel d’environ 5 500 milliards USD au cours des dix prochaines années sera nécessaire pour enregistrer une croissance économique durable et pour s’aligner sur l’Accord de Paris et sur les objectifs de développement durable de l’ONU. Les forces du marché jouent désormais un rôle essentiel dans la transition.

 

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sources.

1 Estimations et prévisions de LOIM. Sur la base de données issues du scénario de développement durable de l’IEA World Energy Outlook (2019) et de l’Oxford Economics Global Infrastructure Outlook (2019).
2 OCDE Investir dans le climat, investir dans la croissance (2017). Disponible sous https://read.oecd-ilibrary.org/economics/investing-in-climate-investing-in-growth_9789264273528-en#page10 
3 https://cdn.ifrs.org/-/media/feature/news/2019/november/in-brief-climate-change-nick-anderson.pdf?la=en 
4 Ainsi, par exemple, le Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier, fondé par 8 membres (NGFS) a le plaisir d’annoncer qu’il compte désormais 54 membres et 12 observateurs. 

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