REVUE DES MARCHÉS
Le mois d’avril a été très volatil en raison de l’évolution sur le front du commerce, qui a secoué le marché actions. Les niveaux de volatilité (VIX) enregistrés n’avaient plus été vus depuis la pandémie de Covid ou la crise financière mondiale. Le mois a démarré sur l’annonce des tarifs douaniers du « jour de la libération » par le président Trump. Même si elles étaient attendues, l’ampleur, la portée et la méthodologie associées à ces annonces ont surpris les investisseurs. Les actions, en particulier celles des Etats-Unis, ont subi une forte pression en raison de l’augmentation des craintes de récession. Par ailleurs, les taux américains ont augmenté face au risque perçu de pression inflationniste en raison des droits de douane. Enfin, le dollar a perdu du terrain par rapport à la plupart des grandes monnaies. Certaines de ces réactions initiales spontanées se sont atténuées lorsque l’administration américaine a annoncé une suspension de 90 jours de certains droits de douane pour ouvrir une période de négociation avec une douzaine de pays, tout en intensifiant encore les tensions commerciales avec la Chine. Marquant un changement radical par rapport aux tendances passées, les actions américaines ont terminé en queue de peloton et clôturé le mois en baisse. Dans les autres grandes régions, les actions se sont inscrites en territoire positif.
La volatilité suscitée par des événements majeurs tels que le jour de la libération fait apparaître des opportunités pour des sélectionneurs d’actions « bottom-up » tels que nous. Comme la situation reste floue, nous prenons nos décisions au niveau de chaque action plutôt que secteur par secteur.
COMMENTAIRE SUR LA PERFORMANCE
La stratégie a enregistré de bonnes performances en avril et a largement dépassé son indice de référence. Plus de 80% de cette surperformance provient de l’effet d’allocation, et l’effet de sélection a également contribué. En amont du jour de la libération, compte tenu de notre approche basée sur les valorisations, le positionnement de la stratégie était plutôt défensif. En effet, son bêta se situait dans la partie inférieure de sa fourchette historique, ce qui a permis une forte surperformance lors du plongeon. Pendant la phase de correction des actions mondiales, l’écart de valorisation entre les valeurs défensives et les valeurs cycliques s’est nettement orienté dans la direction opposée, ce qui nous a incités à revenir progressivement vers la cyclicité. Lorsque le marché a atteint son point bas, le Fonds était moins défensif et affichait un positionnement plus constructif. Nous avons ainsi pu continuer à renforcer la surperformance le 9 avril, date à laquelle le président Trump a annoncé une pause de 90 jours sur les droits de douane, provoquant un fort rebond des marchés. A partir de là, la stratégie a dans l’ensemble répliqué l’indice jusqu’à la fin du mois.
Au niveau des actions individuelles, deux titres du secteur technologique figurent parmi les trois premiers contributeurs : Cadence Design (leader américain dans l’automatisation de la conception électrique, +17%), qui bénéficie de la forte demande en centres de données, et Kinaxis (société canadienne de logiciels de gestion de la chaîne d’approvisionnement, +22%), les investisseurs prévoyant que la société bénéficierait des perturbations de la chaîne d’approvisionnement liées aux droits de douane. Andritz, une société industrielle autrichienne (+28%) complète le podium des plus importantes contributions, grâce à une valorisation bon marché repérée alors que la société enregistrait des bénéfices solides.
Les plus mauvais élèves ont été principalement des titres cycliques tels que Smurfit Westrock (société américaine de conditionnement, -7%) et Zebra Technologies (éditeur américain de logiciels de gestion de la chaîne d’approvisionnement, -11%). Le premier a été victime des craintes d’une récession provoquée par les droits de douane, tandis que les activités du second liées aux chaînes d’approvisionnement en Chine ont polarisé l’attention. Agilent, société américaine du secteur de la santé (-8%) affiche la troisième contribution la plus négative, les investisseurs ayant été déçus par la faiblesse de ses résultats.
ACTIVITÉ DU FONDS
Compte tenu de la volatilité affichée au cours du mois, la rotation a été plus élevée que d’habitude. Le thème général suivi dans l’ensemble du portefeuille a consisté à tirer profit de l’exposition défensive et à la recycler dans des secteurs cycliques. Parmi les faits marquants, citons la sortie de Cintas et la réduction de Sysco. Du côté cyclique, nous avons pris trois nouvelles positions – Chipotle, Marvell Technology et Intertek – et augmenté la taille de positions existantes, telles que LKQ, SEB et ATS.
Sur le plan de l’exposition sectorielle, les changements les plus significatifs concernent les technologies de l’information (+2,5%) et la consommation non essentielle (+2,0%). Nous avons principalement financé ces opérations en prenant des bénéfices de façon très généralisée dans plusieurs secteurs, notamment l’industrie (-80 pb) et la consommation courante (-50 pb).
PERSPECTIVES
En 2024, alors que la lutte contre l’inflation semblait toucher à sa fin, les pays ont commencé à adopter des politiques monétaires plus accommodantes, avec des baisses de taux d’intérêt dans les principales économies, à l’exception du Japon. Le scénario d’un atterrissage en douceur commence à se préciser, favorisant un élargissement de la performance du marché actions en 2025, après une concentration sur un ensemble restreint d’actions depuis 2023 et l’abandon des petites et moyennes capitalisations (le « champ de bataille » de la stratégie). Nous continuons à observer des anomalies de marché attractives. Pour 2025-2026, les performances plus homogènes des marchés actions devraient être particulièrement favorables aux titres qui ont sous-performé en 2023-2024, en particulier les petites et moyennes capitalisations.
Dans cet environnement, nous cherchons à compléter l’approche barbell de notre portefeuille, qui consiste à équilibrer les titres « value » et les valeurs « growth » de haute qualité, par des opportunités spécifiques fondées sur les catalyseurs des entreprises. Nous constatons que les investisseurs expriment un intérêt et une compréhension croissants pour les solutions d’économie circulaire, qui soutiennent la croissance et la valorisation des actifs. Actuellement, nos domaines prioritaires incluent les matériaux performants et biosourcés, les technologies de production avancées et l’exposition aux infrastructures améliorées favorisant un avenir durable, des déchets et du recyclage, à la gestion de l’eau et à l’intégrité environnementale. L’environnement réglementaire et les facteurs économiques font émerger de nouveaux modèles d’affaires dans diverses dimensions de l’univers de notre Fonds.
STRATÉGIE DU FONDS
La stratégie Circular Economy vise à saisir les opportunités d’investissement découlant du passage de notre modèle économique de linéaire à circulaire. Cette transition se concentre sur deux grands axes : la valorisation du pouvoir de la nature et la sauvegarde du capital naturel.
Les principaux thèmes d’investissement de la stratégie sont étroitement liés aux opportunités identifiées dans le cadre de deux révolutions clés associées à cette transition : la bioéconomie et l’utilisation efficace des ressources. A travers ces révolutions, l’univers d’investissement thématique réunit des sociétés soigneusement sélectionnées dans les régions et les secteurs. Il propose donc un univers d’investissement bien diversifié qui offre une ampleur et une profondeur adaptées à notre processus de sélection.