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Crédit : rendons à César ce qui est à César
Le marché des obligations d’entreprise présente aujourd’hui des perspectives d’investissement très intéressantes.
Le marché a essuyé un fort courant vendeur sur tous les secteurs dans une course aveugle aux liquidités qui a découplé les valorisations des fondamentaux. Malgré les prévisions de hausse notable des défauts à la suite de la soudaine mise à l’arrêt de l’économie, le soutien gouvernemental sans précédent devrait selon nous contribuer à en atténuer la progression, en particulier pour les titres à haut rendement de meilleure qualité, pour lesquels la Réserve fédérale joue désormais le rôle du filet de sécurité.
Le risque de défaut a généralement été surestimé par les spreads de crédit dans le passé. Nous constatons que même à ces niveaux de défaut en période de tension, ces spreads de crédit font plus que compenser les défauts au sein des indices obligataires standard.
Les investisseurs de long terme capables de se projeter au-delà de la situation actuelle pourraient choisir des titres mal valorisés aujourd’hui, aux fondamentaux solides, et atteindre ce faisant des objectifs de rendement plus élevés à cette occasion.
Quelles sont les opportunités en présence ?
À l’heure où nous rédigeons cet article, il s’agit du crédit crossover, du crédit libellé en francs suisses et des obligations convertibles.
Les prix observés dans le segment crossover BBB à BB reflètent, à notre avis, l’attrait considérable du crédit mondial. L’offre plus importante d’anges déchus constitue selon nous une bonne opportunité, ces derniers ayant tendance à surperformer leurs pairs post déclassement — un processus susceptible de s’accélérer sur le marché que nous connaissons aujourd’hui, étant donné que les achats des banques centrales se font dans cette poche.
Le retour à un rendement positif généralisé pour le crédit libellé en francs suisses est un phénomène qui n’avait pas été observé depuis des années. Fin février, environ 94 % des composantes de l’indice SBI (AAA-BBB) affichaient un rendement négatif. Cependant, à la fin du mois de mars, 63 % d’entre elles étaient revenues en territoire positif.
Certains pans du marché des obligations convertibles mondial se comportent désormais comme des obligations ordinaires, à ceci près qu’elles offrent des rendements plus élevés que le crédit classique de même séniorité et du même émetteur, tout en incluant une option de conversion en actions.
Les marchés du crédit pourraient manifestement permettre aux gérants spécialisés et actifs de générer de l’alpha, tandis que les investisseurs de long terme pourraient enfin remédier à la problématique des faibles rendements de ces dernières années.