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Comment relever le défi lié à la gestion des forêts ?
Les points à retenir
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L’ampleur du problème
Il est quasiment impossible d’évoquer les objectifs de développement respectueux de la nature sans parler de la nécessité d’améliorer les pratiques en matière de gestion des forêts. Quel que soit l’angle adopté, les statistiques sur la perte globale de couvert forestier rappellent de manière accablante que notre modèle économique profondément basé sur l’extraction des ressources menace la planète, l’humanité et la production économique mondiale.
Prenons l’exemple suivant. Depuis les années 1990, le monde a perdu près de 420 millions d’hectares de forêt, ce qui équivaut à peu près au territoire forestier combiné Etats-Unis et de l’Indonésie, et ce, en seulement trois décennies.
Les forêts couvrent près d’un tiers de la surface du globe et abritent 80% des espèces terrestres, y compris des plantes et des animaux, une diversité essentielle à la bonne santé de la planète. Les forêts fournissent en outre de précieux services écosystémiques, comme l’équilibrage des précipitations et des cycles de l’eau en nettoyant l’air, en filtrant l’approvisionnement en eau et en limitant les inondations et l’érosion des sols.
Les forêts absorbent également d’importantes quantités de dioxyde de carbone – acteur majeur du réchauffement climatique. L’abattage des arbres peut donc avoir un effet sismique sur le changement climatique et nuire aux services écosystémiques vitaux pour la santé des êtres humains et la prospérité économique.
A la suite des efforts déployés pour protéger les forêts, lors du sommet sur le climat de la COP26, plus de 100 leaders mondiaux se sont engagés à mettre un terme à la déforestation et à inverser la tendance d’ici 2030. Plus de 30 institutions financières de premier plan, regroupant plus de USD 8’700 milliards d’actifs sous gestion, se sont également engagées à lutter contre la déforestation liée aux matières premières agricoles dans le cadre de leurs efforts plus larges pour impulser un changement mondial vers la production soutenable et les solutions naturelles. Mais les progrès restent lents, alors qu’il est urgent d’agir. La communauté des investisseurs peut jouer un rôle prépondérant, en donnant accès à des capitaux indispensables pour financer l’innovation et la montée en puissance des solutions.
L’approche de LOIM
Fière d’appartenir au Forest Investors Club, LOIM est convaincue que l’approche et l’efficacité de la gestion des forêts constituent un facteur clé au niveau systémique, sectoriel ou des entreprises pour évaluer l’avancement du processus de transition des entreprises vers une économie soutenable et respectueuse de la nature. Outre l’analyse des risques, l’investissement dans des prestataires de solutions constitue un levier pour accélérer la réalisation des objectifs respectueux de la nature.
La stratégie Natural Capital de LOIM vise à préserver et à valoriser le pouvoir de régénération de la nature, ce consiste à analyser les pratiques et les solutions de gestion des forêts des sociétés en portefeuille. La dégradation des forêts constitue l’une des neuf limites planétaires sur lesquelles nous basons nos stratégies d’investissement soutenable, y compris la stratégie Natural Capital.
Outre la multitude de mesures de la soutenabilité et d’indicateurs financiers que la stratégie emploie, le processus d’investissement intègre une analyse de la performance des sociétés en portefeuille dans le domaine de la gestion des forêts. Cette méthode permet de mesurer les niveaux de performance historiques et ciblés, tant dans les pratiques que dans les solutions.
L’approche concertée déployée par la stratégie pour analyser la performance des sociétés en portefeuille peut se scinder en plusieurs étapes, indiquées ci-dessous.
La gestion des forêts dans la stratégie Natural Capital
Grâce à notre expertise interne, nous analysons la pertinence des approches de gestion des forêts des sociétés en portefeuille et leur performance dans ce domaine. Pour ce faire, le chiffre d’affaires des entreprises est analysé afin d’examiner l’importance accordée aux enjeux liés à la gestion des forêts. Par exemple, une approche adéquate de la gestion des forêts serait globalement jugée essentielle pour une entreprise impliquée dans la production de matières premières issue des forêts ou lorsque les chaînes d’approvisionnement minières ou agricoles peuvent avoir un impact direct sur l’exploitation des sols.
Nous estimons que les enjeux relatifs à la gestion des forêts sont pris en compte dans les activités représentant environ 26% du chiffre d’affaires des entreprises dans lesquelles notre stratégie Natural Capital investit.4 Ce chiffre tient compte du poids relatif des positions de la stratégie, de l’exposition du chiffre d’affaires de chaque société en portefeuille et de la proximité des actifs concernés avec des zones forestières.
Pour les entreprises qui accordent une grande importance aux enjeux liés à la gestion des forêts, à travers l’analyse ci-dessus, nous évaluons ensuite si les entreprises concernées ont mis en place une approche appropriée (score de gestion des forêts sur le graphique 1).
Graphique 1. Analyse de la gestion des forêts pour certaines des entreprises dans lesquelles la stratégie Natural Capital investit
Source : SIRSS LO. Données au 28 février 2022
Le graphique montre les deux composantes de la mesure de la gestion des forêts.
Matérialité (importance)(0-100%) : importance des facteurs relatifs à la gestion des forêts dans le chiffre d’affaires de l’entreprise.
Score de gestion des forêts (A+à F) : intégration d’une évaluation des politiques de gestion existantes des entreprises, des progrès réalisés et des signes de controverses portant sur l’exploitation des sols.
Pour déterminer le score de gestion, nous commençons par analyser la portée et la clarté des politiques des entreprises en la matière. Dans un deuxième temps, nous vérifions si l’entreprise, malgré ces politiques, est impliquée dans des controverses liées à la déforestation. Troisièmement, nous vérifions si les activités de l’entreprise sont connues pour être implantées dans des zones sensibles, riches en biodiversité, en consultant plusieurs bases de données sur les zones protégées et les paysages forestiers. Ces trois évaluations sont associées pour obtenir le score de gestion des forêts.
Graphique 2. Approche géospatiale de la surveillance des forêts
Source : LOIM, mars 2022. A titre indicatif uniquement.
Notre stratégie Natural Capital consiste à utiliser ces informations pour vérifier que les sociétés en portefeuille répondent aux normes essentielles en matière de préservation des forêts, dans la mesure où ces enjeux sont importants dans l’activité ou le secteur concerné.
Ces analyses dépendent nécessairement d’un ensemble d’informations divulguées par l’entreprise et de sources externes qui peuvent comporter un niveau de détail insuffisant. Pour pallier les déficits d’information et éliminer le risque d’obtenir des informations inexactes ou incomplètes, nous analysons objectivement les pratiques de gestion des forêts, en utilisant des images par satellite, parmi les différentes applications de la science géospatiale dans le domaine de la finance, comme indiqué dans un récent rapport financé par Lombard Odier.
Nous cherchons à mesurer directement la déforestation liée à ces actifs en utilisant un modèle d’apprentissage machine développé en partenariat avec l’Université d’Oxford. Cette méthodologie pourra être utilisée à l’avenir afin de mieux comprendre et de vérifier si les entreprises luttent contre la déforestation ou tiennent leurs engagements en matière de reforestation.
Graphique 3. Imagerie satellite pour améliorer notre compréhension de l’approche de gestion des forêts des entreprises
Source : LOIM, mars 2022. A titre indicatif uniquement.
Amélioration de la gestion des forêts : un catalyseur possible pour les rendements des investisseurs
L’expertise interne et les outils propriétaires de LOIM, qui reflètent notre engagement de longue date à améliorer la gestion des forêts dans nos activités d’investissement, permettent d’y voir plus clair sur les expositions au risque et d’analyser les domaines dans lesquels des avancées positives sont obtenues.
Alors que les forêts sont indispensables pour enrayer la perte de biodiversité et atténuer le changement climatique, la déforestation et la dégradation des forêts se poursuivent à un rythme alarmant. Des mesures audacieuses sont nécessaires pour transmettre aux générations actuelles et futures une planète où l’air est respirable.
L’identification des entreprises à la pointe de la transformation des chaînes d’approvisionnement, de la gestion opérationnelle et de la conception des produits en intégrant pleinement la préservation des forêts constitue une étape essentielle pour répondre à ce défi. Les grands gagnants de cette transition pourraient bénéficier d’autres bénéfices économiques, grâce à différentes solutions d’atténuation des risques, à l’amélioration du rendement et des gains de part de marché, soutenant les perspectives de performance financière de l’investissement dans cette transition.
La stratégie Natural Capital de LOIM, qui cible les entreprises rentables dont les produits et services valorisent le pouvoir régénérateur de la nature, vise à intégrer toujours plus des approches bien pensées et mises en œuvre de la gestion des forêts.
Pour en savoir plus sur l’impact sur la soutenabilité de notre stratégie Natural Capital, cliquez sur le lien ci-dessus.
Pour en savoir plus sur notre stratégie Natural Capital, cliquez ici.
Sources
[1] https://racetozero.unfccc.int/heres-why-we-must-urgently-scale-up-natural-climate-solutions/
[2] https://www.conservation.org/priorities/stabilizing-our-climate-by-protecting-and-restoring-nature
[3] State of the World’s Forests 2020 (fao.org)
[4] Cet indicateur ne se traduit pas par une déforestation réelle ; il indique simplement que l’entreprise tire des revenus de zones qui utilisent des matières premières liées à la déforestation ou qui sont situées à des endroits où une déforestation peut se produire.
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