Matériaux performants : l’efficacité au secours de la nature

Notre système actuel, qui consiste à prendre, utiliser et jeter, menace la nature en raison de l’extraction excessive de ressources naturelles. Les matériaux performants peuvent contribuer à réduire cette pression. Les avancées dans le domaine des matériaux permettent d’accroître la réutilisation et le recyclage des ressources extraites. Ces progrès confèrent aux matériaux performants plus de solidité et de durabilité, d’où des produits et des structures plus résilientes. Ces avancées peuvent aussi améliorer les résultats des matériaux, pour une quantité physique moindre, et donc contribuer à réduire la demande de matériaux vierges. 

GRAPHIQUE 1 Les quatre thèmes d’investissement de la stratégie Natural Capital 

Sources : LOIM. A titre indicatif uniquement.

Le recours aux matériaux de haute performance est vital pour réduire l’impact environnemental et, plus particulièrement, les effets néfastes sur la nature. Pour ce faire, il est possible d’étendre l’utilisation des ressources extraites grâce au recyclage, par exemple, ou de trouver des moyens de réduire le volume requis.

Les entreprises innovantes utilisent aussi des additifs, qui augmentent la résistance et allongent la durée de vie des matériaux traditionnels tels que le ciment et l’acier, tout en s’efforçant de réduire l’empreinte environnementale de leurs processus industriels.

Pourquoi l’empreinte est-elle aussi importante ?

L’aluminium, en passe de devenir le matériau de choix pour de nombreux industriels, constitue un bon exemple de l’impact de la chaîne d’approvisionnement sur l’environnement. Ainsi, les constructeurs automobiles utilisent ce métal pour réduire le poids des véhicules thermiques et augmenter ainsi leur puissance. Pour leurs emballages, les producteurs de biens de consommation envisagent d’utiliser l’aluminium comme alternative au plastique, difficile à recycler.

L’aluminium est issu de la bauxite, extraite du sol dans des exploitations à ciel ouvert. La bauxite est raffinée au moyen de procédés chimiques, et la poudre blanche qui en résulte, l’alumine, est dissoute et fondue. On y applique ensuite un courant, ce qui la transforme en aluminium.

L’extraction et le raffinage sont des processus à forte intensité énergétique qui, s’ils sont mal gérés, risquent de polluer l’air et l’eau et de nuire aux écosystèmes qui abritent la diversité biologique.

Recycler davantage

Au cours des dernières années, les exploitants miniers se sont penchés sur les enjeux environnementaux, prenant des mesures visant à restaurer et rétablir les écosystèmes dégradés par leurs activités. Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) en a appelé aux entreprises industrielles pour qu’elles comprennent et apprécient l’importance de la biodiversité dans le cadre de leurs activités.

Qui plus est, ces entreprises peuvent répondre à la demande croissante en matériaux faciles à recycler. Le recyclage de l’aluminium, par exemple, ne consomme que 5% de l’énergie requise pour extraire l’aluminium brut du minerai.¹ En recyclant une tonne d’aluminium, il est possible d’économiser environ six tonnes de bauxite, ce qui réduit les besoins d’extraction.

Selon les prévisions de l’International Aluminium Institute, l’aluminium recyclé permettrait de répondre à la moitié de la demande en 2050.² En tout, le volume du marché mondial du recyclage des métaux devrait augmenter de USD 217 milliards en 2020 à USD 368,7 milliards en 2030, soit un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 5,2% entre 2021 et 2030.³

Le durcissement des législations nationales favorisera aussi l’utilisation des matériaux durables. La Commission européenne, par exemple, a adopté en mars 2020 un nouveau plan d’action pour l’économie circulaire dans le cadre du pacte vert pour l’Europe, le programme de développement durable de l’Union européenne.

Le casse-tête du béton

Le secteur du bâtiment fait aussi partie des axes prioritaires pour encourager l’économie circulaire.

Le béton est le matériau de construction le plus utilisé, et son empreinte environnementale est à l’avenant. De fait, le béton est cité comme « le matériau le plus destructeur de la planète », accusé, entre autres, d’accaparer presque 10% de l’approvisionnement en eau industrielle.⁴

Mais la bonne nouvelle, c’est que les entreprises du secteur cherchent et trouvent des solutions. Les nouveaux additifs, comme les auxiliaires de broyage et les solidificateurs, ainsi que les processus de recyclage du ciment permettent de produire un matériau plus durable sans besoin de correction ni de destruction. Ils réduisent la consommation de ressources telles que l’eau et l’énergie tout en limitant la quantité de ciment, un des principaux ingrédients du béton.

Ils offrent le double avantage de rendre la construction beaucoup plus efficace et rentable et de réduire son impact sur l’environnement.

Economiquement avantageux

Alors que les consommateurs accordent une importance croissante à l’empreinte environnementale des biens qu’ils utilisent, les fabricants y voient l’occasion de gagner des parts de marché en utilisant des versions recyclables et durables des matériaux traditionnels tels que l’aluminium.

Compte tenu des bouleversements du commerce mondial et de la tendance à l’autosuffisance et à l’indépendance énergétique des régions, le recyclage, la réutilisation et l’utilisation optimisée des matériaux sont des domaines d’investissement en rapide croissance.

Chez LOIM, nous pensons que la nature est l’actif le plus productif de notre économie et qu’il est essentiel à sa croissance. La prise de conscience des dommages infligés à la nature par l’être humain a permis de changer les comportements, et un nouveau modèle d’économie circulaire est en train de s’imposer.

Ce nouveau modèle aide non seulement à protéger l’environnement et à préserver les ressources biologiques, mais il offre aussi des avantages non négligeables aux entreprises.

A mesure que se multiplient les entreprises qui s’engagent dans le monde entier en faveur du développement durable, elles essayent de privilégier les intrants qui leur permettent d’aligner la conception des produits sur les objectifs de réduction de l’empreinte environnementale et d’accroître la circularité.

Les entreprises qui réussissent cette transition bénéficient d’une opportunité de croissance sur plusieurs décennies.

Sources

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