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Votre fonds multi-assets tient-il ses promesses ?
L’approche des fonds multi-assets est attractive pour de nombreuses raisons. Grâce à son côté flexible et diversifié, elle s’engage à profiter du marché haussier tout en préservant le capital en période baissière.
Toutefois, dans cet univers d’investissement, la construction de portefeuille ainsi que le profil de risque peuvent fortement varier d’un fonds à un autre, ce qui peut avoir des conséquences significatives sur leurs rendements.
Bien qu’il ne soit pas nouveau, le « phénomène multi-assets » a pris beaucoup d’ampleur depuis la grande crise financière. En effet, les investisseurs apprécient non seulement sa faible volatilité et ses rendements attractifs. Pendant plusieurs années, les conditions de marché ont été plutôt clémentes ; il a donc été difficile de déterminer quels fonds multi-assets ont tenu leurs promesses, c’est-à-dire bénéficier du potentiel de croissance des marchés tout en assurant une protection en période baissière. Mais les choses ont changé.
Le « phénomène multi-assets » a pris beaucoup d’ampleur depuis la grande crise financière et les investisseurs apprécient la combinaison « faible volatilité et rendements attractifs »
En 2019, l'environnement s’est révélé tout à fait inhabituel car presque toutes les classes d’actifs ont réalisé des rendements positifs sur l’année. En revanche, au premier trimestre 2020, les marchés fortement baissiers ont touché de nombreuses classes d’actifs et atteint des niveaux de volatilité qui n’avaient plus été observés depuis la grande crise. Bien qu’il soit commun, et vraisemblablement plus juste, d’évaluer la performance des fonds sur une période bien plus longue (par ex. sur trois et cinq ans), nous pensons que ces deux environnements de marché différents se révèlent très utiles pour analyser la performance des fonds multi-assets.
Il faut s’attendre à ce que la performance des fonds multi-assets qui présentent des profils de risque très diversifiés varient en fonction des différents environnements de marché. On s’attend en effet à ce que les stratégies qui présentent un profil de risque plus agressif aient réalisé des performances positives en 2019, et connu des difficultés au T1 2020. Inversement, les stratégies qui présentent un profil de risque plus conservateur auraient dû sous-performer en 2019 et surperformer au T1 2020.
Afin de vérifier cette hypothèse, nous avons regroupé les catégories de Morningstar « Allocation Prudente » et « Allocation Flexible », qui sont composées de près de 1200 fonds1 investissant tous dans plus d’une classe d’actifs. Nous avons classé ces fonds en termes de performance (la catégorie 1 étant la meilleure) dans des conditions de marché favorables (l’année 2019) et dans des conditions de marché difficiles (T1 2020).
Graphique 1 : univers des fonds à allocation prudente et flexible, classés en fonction de la performance
Source: Morningstar
Comme on pouvait s’y attendre, notre analyse (graphique 1) a révélé une grande dispersion de la performance au sein de cet univers. Par conséquent, nous avons regroupé les fonds dans quatre quadrants afin de refléter au mieux leurs potentielles caractéristiques de risque. On estime que les fonds qui ont enregistré une performance négative en 2019 (troisième et quatrième quartiles) mais positive au T1 2020 (premier et deuxième quartiles) présentent un profil de risque plus conservateur. Au contraire, on estime que les fonds qui ont enregistré une performance positive en 2019 (premier et deuxième quartiles) mais négative au T1 2020 (troisième et quatrième quartiles) présentent un profil de risque plus agressif. Dans le graphique 1, ils sont représentés dans le quadrant en bas à droite et en haut à gauche, respectivement.
Il reste encore deux quadrants dont nous n’avons pas discuté (en haut à droite et en bas à gauche). Les fonds qui ont été classés dans la moitié supérieure au cours des deux périodes sont considérés de « bons » fonds tout terrain (en bas à gauche), car ils ont enregistré une performance positive dans les deux environnements de marché. Ceux qui ont été classés dans la moitié inférieure sont considérés comme de « mauvais » fonds tout terrain (en haut à droite), car ils ont toujours enregistré une performance faible.
Dans cette analyse, aucun fonds n’est arrivé en tête de liste pendant les deux périodes, ce qui montre qu’il s’agit là d’un objectif presque impossible à réaliser. On pourrait même l’appeler le « Nirvana de l’investissement ». Nous sommes convaincus que les fonds qui affichent une forte croissance dans des conditions de marché positives tout en préservant le capital en période baissière sont ceux qui tiennent réellement leurs promesses.
Les trois stratégies Lombard Odier All Roads ont toutes réalisé leurs objectifs2. La stratégie All Roads Conservative s’est comportée de manière conforme à son profil de risque, alors que les stratégies All Roads et All Roads Growth ont toutes deux été classées parmi les meilleurs fonds de la catégorie des « bons » fonds tout terrain. En fait, la stratégie Growth a presque atteint le Nirvana.
Bien qu’elle ait été menée sur deux périodes relativement courtes, nous pensons que cette analyse démontre que la philosophie qui sous-tend nos stratégies All Roads est à même de fournir des rendements quel que soit l’environnement de marché. Cette philosophie consiste à essayer d’atténuer la sensibilité du portefeuille au cycle économique grâce à une gestion à plusieurs niveaux, tant stratégique que tactique et du risque à la baisse. En résumé, nous pensons que les stratégies All Roads sont des fonds multi-assets qui tiennent leurs promesses.