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Soutenabilité des entreprises : changement de cap

Soutenabilité des entreprises : changement de cap
Erika Karolina Wranegard - Portfolio Manager, Fixed Income

Erika Karolina Wranegard

Portfolio Manager, Fixed Income

Dans le rapport de soutenabilité de notre dernière évaluation trimestrielle des marchés obligataires, Alphorum, nous décrivons les leviers mis en œuvre par certaines sociétés leur permettant de prendre des mesures réelles afin d’atteindre des étapes concrètes en matière de soutenabilité. Après le crédit d’entreprise, les marchés développés souverains et les marchés émergents, dans les prochains jours, nous vous proposerons une découverte approfondie de la recherche systématique et de nos principales perspectives pour 2022.

 

Les points à retenir

  • Les marchés devraient se tourner résolument vers la soutenabilité en 2022, contribuant ainsi à faire vraiment pivoter l’économie mondiale vers une transition « verte ». Il ne s’agit plus de cas isolés au sein d’un secteur ou d’une région qui feraient figures de pionniers mais d’un mouvement réellement global.

  • De très nombreuses sociétés se sont discrètement mises à l’œuvre et ont commencé à élaborer des stratégies de soutenabilité en 2021. Nous vous racontons le parcours intéressant de certaines d’entre elles, notamment : des prêts et des financements innovants conditionnés à des objectifs de soutenabilité, des investissements dans des bornes de recharge pour véhicules électriques et l’entrepôt de chocolat le plus grand et le plus soutenable du monde.

 

La soutenabilité se généralise 

Vu l’accumulation d’attentes à l’approche de la COP26, la conférence sur le climat ne pouvait pas répondre aux espoirs de tout le monde. Pour les plus réalistes, elle a donné lieu à de nombreuses décisions positives. Il faut se réjouir des engagements à mettre fin à la déforestation et à réduire progressivement la consommation de charbon, et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que l’accroissement des engagements devrait faire passer la hausse de la température mondiale de 2,7°C à 1,8°C. Mais le facteur qui pourrait être le plus important à long terme sera la mobilisation concertée des capitaux privés pour mener la transition écologique vers une économie mondiale soutenable.

Il faut renforcer la coordination des mesures engagées pour lutter contre le changement climatique et préserver la biodiversité. Parallèlement, le capital cherche de plus en plus à saisir des opportunités dans ces domaines. Outre les secteurs où la soutenabilité va de soi et au-delà de ses champions avérés, de nombreuses sociétés privées se sont employées dans l’ombre à concevoir des stratégies de soutenabilité en 2021. Alors qu’elles les rendent publiques, on se dit que 2022 pourrait bien être l’année d’un grand changement de cap des marchés en direction de la soutenabilité, qui ferait pivoter l’économie mondiale vers une transition « verte ». On ne parle plus de cas isolés au sein d’un secteur ou d’une région qui feraient figures de pionniers, mais d’un mouvement réellement global vers la soutenabilité.

Avec cette idée à l’esprit, nous avons eu envie de mettre en avant dans ce premier numéro d’Alphorum de 2022 les parcours les plus intéressants des derniers mois sur le thème de la soutenabilité d’entreprise.

 

Etude de cas : le groupe Volkswagen

Le secteur automobile a franchi un point critique en 2021. Les ventes de véhicules électriques se sont envolées et de nombreux constructeurs ont annoncé des plans concrets assortis d’engagements ambitieux en matière de soutenabilité.
Par exemple, le groupe Volkswagen1 a pour la première fois conditionné un prêt de EUR 1,8 milliard à un objectif de soutenabilité. Le taux d’intérêt de ce prêt sur trois ans dépendra de la capacité du constructeur à atteindre l’objectif d’émissions de CO2 fixé pour sa flotte européenne. Le CFO du groupe, Arno Antlitz, a promis, lors des futures négociations, de conditionner encore plus étroitement le financement du groupe à son objectif de neutralité carbone d’ici 2050.

Volkswagen entend faire oublier définitivement le « dieselgate » en établissant à 50% la part des véhicules totalement électriques dans son volume de livraisons mondiales en 2030. A fin septembre 2021, en neuf mois donc, le groupe avait livré plus de 290 000 véhicules électriques dans le monde, une augmentation de 138% en un an, s’octroyant la première place de ce marché en Europe et la deuxième place aux Etats-Unis.

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Etude de cas : groupe Volvo, Daimler Truck et TRATON SE

En décembre 2021, les principaux constructeurs de véhicules commerciaux groupe Volvo, Daimler Truck et TRATON SE1 ont confirmé la création d’une co-entreprise pour l’établissement d’un réseau de bornes de recharge haute performance dans toute l’Europe dédié aux camions et aux autocars longues distances à batteries électriques.  Les trois sociétés se sont engagées à investir EUR 500 millions dans ce projet. Cette coentreprise, en attente des autorisations réglementaires, démarrera son activité en 2022 avec l’objectif d’installer et mettre en service au moins 1’700 bornes de recharge haute performance d’énergie verte en cinq ans. Elle entend augmenter considérablement le nombre de bornes de recharge électrique au fil du temps en recherchant de nouveaux partenaires et des financements publics.

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Etude de cas : Marks & Spencer

Les commerces de détail ne sont pas en reste. Après avoir publié sa feuille de route vers le « net-zéro » en septembre 2021, Marks & Spencer1 a annoncé en décembre la souscription d’un crédit renouvelable de GBP 850 millions conditionné à l’atteinte d’objectifs «net-zéro ». Ce nouveau financement, qui remplace un crédit précédent à échéance en avril 2023, court jusqu’en juin 2025. Les modalités de cet accord de crédit prévoient que l’atteinte d’objectifs alignés sur la feuille de route vers le « net-zéro » permettra à la société de bénéficier d’un taux d’intérêt inférieur. Ce prêt, structuré avec BNP Paribas, compte quatre mesures clés : zéro déforestation, approvisionnement en fibres soute-nables, réduction des emballages et diminution des émissions issues de ses installations. Marks & Spencer vise le « net-zéro » pour l’intégralité de sa chaîne d’approvisionnement à l’horizon 2040.

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Etude de cas : groupe Barry Callebaut

En octobre 2021, le groupe Barry Callebaut1, leader mondial de la fabrication de produits à base de cacao et de chocolat, a inauguré ce qu’il désigne comme l’entrepôt de chocolat le plus grand et le plus soutenable au monde. Construit en partenariat avec le promoteur immobilier WDP1 et la ville de Lokeren, en Belgique, cet entrepôt baptisé The Chocolate Box a nécessité un investissement de EUR 100 millions. L’entrepôt intègre les techniques de construction soutenable les plus à la pointe, comporte des panneaux solaires, des systèmes de traitement de l’air et de récupéra-tion des eaux de pluie et de la chaleur, des dispositifs de contrôle de l’humidité et d’isolation, et fonctionne à l’énergie géothermique. Il est totalement autonome en énergie en plus d’être le premier du Benelux à obtenir la certification BREEAM Outstanding – norme la plus élevée en logistique soutenable – décernée à 1% des bâtiments les plus inno-vants. En plus d’afficher une efficience énergétique de pointe, The Chocolate Box favorise le bien-être des employés avec des accès à la lumière naturelle du jour, à des zones de détente et à des systèmes de stationnement pour vélos électriques.

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Etude de cas : BASF

Le secteur des produits chimiques doit relever des défis de taille pour espérer faire partie d’un futur neutre en carbone. Pourtant, fin novembre, la multinationale allemande BASF1 a franchi une étape encourageante en signant un contrat d’approvisionnement en énergie renouvelable de 25 ans avec la société d’énergie ENGIE1 pour ses activités en Europe. ENGIE fournira à BASF jusqu’à 20,7 terawatts-heure d’électricité issue d’énergies renouvelables pour la durée du contrat, qui prend effet en janvier 2022. Cette électricité alimentera de nombreux sites de BASF en Europe, pour une production chimique à faibles émissions. Elle viendra au départ de parcs éoliens d’ENGIE situés en Espagne, mais le fournisseur d’énergie pourra répondre aux besoins de BASF en l’approvisionnant à partir de futurs parcs éo-liens terrestres et maritimes. 

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Etude de cas : Holcim

Autre secteur difficile à décarboniser, les matériaux de construction. Pourtant, la multinationale suisse Holcim1 fait figure de pionnière des comportements soutenables depuis longtemps. En novembre, elle a annoncé son engage-ment à atteindre au moins 40% de financement soutenable d’ici 2024 et à mettre au cœur de ses programmes des actions pour le climat, des mesures de préservation de l’eau et la sécurité. Pour concrétiser cet engagement, elle a procédé à deux opérations de financement conditionnées à des objectifs de soutenabilité pour une valeur de plus de CHF 3 milliards (environ £ 2,4 milliards). La stratégie « net-zéro » d’Holcim repose sur quatre leviers de croissance essentiels : mettre au point des matériaux de construction sobres en carbone, concevoir intelligemment pour cons-truire plus avec moins, recycler et favoriser l’économie circulaire, et décarboniser la production. Holcim est membre du groupe de travail dédié aux directeurs financiers (CFO Taskforce) du Global Compact des Nations Unies, qui compte 60 membres engagés à aligner leurs stratégies de financement avec les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies).

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Ces exemples montrent que la soutenabilité n’est plus un simple sujet de conversation. Elle est désormais un pilier clé de la stratégie des sociétés, qui prennent des mesures concrètes dans cette direction. Cette tendance devrait s’accentuer en 2022. Les investisseurs avisés devraient en tenir compte dans leurs décisions d’investissement.

 

Pour lire notre Q1 2022 Alphorum (en anglais), veuillez utiliser le bouton de téléchargement.

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Sources

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