APERÇU DES MARCHÉS
Février a été un mois très riche en événements. Sur le plan politique, l’administration Trump a annoncé l’imposition de droits de douane sur le Canada, le Mexique et la Chine. Au bout du compte, le Canada et le Mexique ont obtenu un sursis d’un mois après avoir accepté des mesures de sécurité supplémentaires à leur frontière, tandis que les tarifs douaniers sur la Chine ont été appliqués comme prévu. Par ailleurs, compte tenu des discussions au sujet d’une éventuelle trêve en Ukraine, associées à une hausse des dépenses de défense dans l’UE et aux élections en Allemagne, les esprits ont commencé à envisager une situation macroéconomique potentiellement meilleure pour l’économie de l’UE. Parallèlement, aux Etats-Unis, la faiblesse de l’indice ISM des services et l’accélération de l’inflation ont suscité des préoccupations quant à la résilience de la croissance économique américaine.
Enfin, la saison des résultats s’est terminée sur une note solide, montrant une forte croissance des BPA mais aussi un resserrement intéressant des différentiels de croissance entre les sociétés de méga-capitalisation et le reste du marché boursier.
Février a donc été un mois inhabituel à plusieurs égards. Nous avons observé une inversion assez significative de nombreuses dynamiques, avec des variations supérieures à un écart type. Par exemple, les 10 plus grandes sociétés mondiales ont sous-performé le reste du marché boursier, une évolution mensuelle que l’on n’avait plus vue depuis 2022. De même, les actions européennes ont fait nettement mieux que les actions américaines. En outre, les facteurs « value » et « faible volatilité » ont également affiché une surperformance significative.
THÈSE D’INVESTISSEMENT
Le marché est inhabituellement concentré et axé sur les bénéfices à court terme plutôt que sur la durabilité à long terme des bénéfices. Selon Generation, de nombreuses opportunités intéressantes en matière d’allocation de capital à long terme se présentent. Ci-dessous, nous présentons les profils de cinq sociétés qui ont, pour certaines, été laissées de côté par le marché ces derniers mois. Pour chacune d’entre elles, trois aspects sont analysés : leur croissance, leur rentabilité et leur valorisation. Generation estime que toutes sont bien positionnées pour un succès à long terme.
Microsoft
Microsoft, la plus grande société de logiciels au monde, fait partie du portefeuille depuis plus d’une décennie. Generation apprécie cette entreprise car ses produits sont étroitement alignés sur les besoins changeants de la société. Comme le monde est de plus en plus numérisé, la demande pour les outils de Microsoft va continuer à croître. La société bénéficie d’un solide avantage économique, qui repose sur sa position unique sur le marché, sa connaissance approfondie de la clientèle et sa vaste empreinte mondiale.
L’équipe de direction de Microsoft a une vision à long terme. Elle réalise des investissements audacieux dans sa croissance future, tout dernièrement dans l’IA. Pour Generation, l’utilisation de l’informatique dans l’économie va être multipliée par deux au cours des 15 prochaines années. Microsoft est une entreprise rare dont les USD 250 milliards de revenus devraient enregistrer 16% de croissance annuelle durant les cinq années à venir. Le bénéfice par action pourrait croître plus rapidement. Malgré une valorisation à court terme qui semble élevée, Microsoft est, selon Generation, en bonne position pour occuper une place de leader à l’ère de l’IA, ce qui pourrait multiplier par deux ou trois sa part de marché. En outre, Generation prévoit que le rendement du capital investi de ses investissements liés à l’IA sera comparable aux niveaux historiques, malgré le scepticisme du marché.
Des risques existent. La demande pour les systèmes d’IA pourrait ne pas se matérialiser comme prévu. De plus, le pouvoir de fixation des prix croissant de fournisseurs comme Nvidia pourrait faire pression sur les marges. Néanmoins, l’analyse de Generation lui laisse voir une valeur substantielle à long terme dans ce titre.
ASML
ASML, une société néerlandaise récemment ajoutée au portefeuille, est un rouage essentiel du secteur des semi-conducteurs. Cette entreprise fournit des équipements de lithographie de pointe, indispensables à la production de semi-conducteurs. Alors que la demande en puces augmente, sous l’impulsion de l’IA, de l’électrification et d’applications plus larges dans l’ensemble de l’économie, ASML est dans une situation très favorable.
ASML bénéficie d’une position quasi monopolistique dans le domaine des machines de lithographie grâce à des décennies d’expertise en ingénierie et d’innovation. Ces cinq dernières années, la société a enregistré 20% de croissance annuelle de son chiffre d’affaires. Pour Generation, la croissance des revenus de la société devrait ralentir mais restera forte, à l’image du secteur des semi-conducteurs. Les marges devraient augmenter au fil du temps, soulignant la qualité élevée et le solide potentiel de bénéfices d’ASML.
Des risques existent. La volatilité à court terme des commandes et les restrictions au commerce en raison de facteurs géopolitiques pourraient affecter la croissance. À long terme, toute innovation disruptive dans un autre domaine que la lithographie est une menace. Generation estime tout de même que la position d’ASML est sûre. Generation considère donc que la société affiche une valorisation attractive. L’équipe ne doute pas de sa capacité à générer de la valeur au cours des prochaines années.
ADYEN
Adyen, une société de la FinTech, aide les entreprises à traiter les paiements – un domaine comportant des avantages sociaux substantiels. Etonnamment, aujourd’hui encore 15% des paiements en ligne n’aboutissent pas. Adyen répond donc à ce problème à l’aide d’une plateforme technologique supérieure (2). Forte d’une capitalisation boursière de EUR 40 milliards et d’un chiffre d’affaires annuel de EUR 2 milliards, la société affiche des marges d’exploitation supérieures à 50%.
Le modèle verticalement intégré d’Adyen constitue une proposition de valeur sans égale. Elle a vu son Net Promoter Score grimper à 65 (3). Son marché adressable continue de croître, annonciateur d’une croissance solide des revenus. Compte tenu de sa position, Adyen devrait voir ses bénéfices augmenter. Sa valorisation est certes élevée, mais elle reflète la qualité (1) et le potentiel à long terme de l’entreprise.
Les préoccupations à court terme sur la capacité d’Adyen à réaliser ses prévisions ont créé un point d’entrée attrayant. Generation estime que la position concurrentielle de la société se renforce. Ses revenus devraient croître de plus de 20% par an (4). En conclusion, Adyen présente un profil risque/rentabilité convaincant.
KINGSPAN
Kingspan, entreprise familiale irlandaise, est un leader mondial dans les solutions d’isolation haute performance. Connue pour ses panneaux isolants innovants, la société fournit des produits à la fois structurels et isolants, qui permettent d’accélérer la construction par rapport aux méthodes traditionnelles. Etant donné que 40% des émissions mondiales sont liées aux bâtiments, l’isolation est essentielle pour la lutte contre le changement climatique (5). Les revenus potentiels sont colossaux.
Kingspan a enregistré plus de 10% de croissance annuelle de son chiffre d’affaires pendant de nombreuses années. Ses bénéfices ont augmenté à un rythme encore plus rapide, grâce à son efficacité opérationnelle exceptionnelle. Malgré des acquisitions d’entreprises moins rentables dans le passé, la société génère systématiquement des rendements stables. Pour l’avenir, Generation prévoit une longue période de croissance, qui s’appuiera sur trois facteurs. Premièrement, la faible pénétration de l’isolation à l’échelle mondiale. Deuxièmement, le durcissement des réglementations sur la construction. Et troisièmement, la possibilité pour l’entreprise de s’étendre sur de nouveaux marchés.
Des risques existent. La croissance alimentée par les acquisitions peut s’avérer difficile. De plus, la rentabilité pourrait souffrir en cas d’inflation soutenue. Pourtant, Kingspan reste un opérateur exceptionnel et son cours est actuellement attractif. Il affiche un potentiel de croissance significatif.
BECTON DICKINSON
Basée aux Etats-Unis, Becton Dickinson (BD) est une société qui fabrique et commercialise des dispositifs médicaux. Son chiffre d’affaires s’élève à USD 20 milliards. Incontournable du portefeuille depuis 18 ans, BD produit des consommables essentiels tels que des seringues et des systèmes de perfusion. Malgré un historique de croissance peu impressionnant, BD a vu ses revenus augmenter avec constance de 5% par décennie depuis les années 1990.
La société détient une part de marché de 60% dans ses segments, ce qui lui offre une base stable pour la croissance future de son chiffre d’affaires. De plus, après une période de perturbations de la chaîne d’approvisionnement et de volatilité liée au COVID, qu’elle a su traverser, BD améliore ses marges. Comme elle a désormais bien installé ses « réflexes de fixation des prix », Generation table sur une croissance régulière de ses bénéfices.
La récente sous-performance de BD, combinée à l’apathie du marché face aux sociétés à croissance constante, crée un point d’entrée attrayant sur le plan de la valorisation. Parmi les obstacles figurent les pressions inflationnistes et un historique mitigé en matière d’acquisitions majeures. Néanmoins, Generation ne doute pas de la capacité de BD à générer des rendements solides à long terme.
(1) : Analyse interne de Generation.
(2) : Adyen, mars 2023.
(3) : Adyen, mars 2023.
(4) : Analyse interne de Generation.
(5) « Building Materials and the Climate: Constructing a New Future », ONU. Rapport disponible (en anglais) à l’adresse https://wedocs.unep.org/handle/20.500.11822/43293.
REVUE DE LA PERFORMANCE
Le processus de Generation étant étayé par une sélection de titres bottom-up. Le Gérant se réfère à l’attribution de titres ci-jointe concernant les moteurs de la performance en février.
En tant qu’investisseur à long terme intégrant une perspective de durabilité dans son analyse, Generation se concentre sur les perspectives à long terme des sociétés en portefeuille et sur le bien-fondé de sa thèse, malgré les éventuels vents contraires à court terme et les fluctuations des cours boursiers.
Au cours du mois, les principaux moteurs de la performance ont été Kingspan, Mercado Libre et Adyen. A l’inverse, Becton Dickinson, Taiwan Semiconductor et Thermo Fisher Scientific figurent au bas du tableau. Malgré les difficultés temporaires rencontrées par ces sociétés, l’équipe Generation confirme sa thèse à long terme sur ces titres et sur d’autres positions du portefeuille.
Generation se concentre sur l’exécution rigoureuse de son processus et apporte des modifications aux domaines d’amélioration détectés par le Gérant.