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Economie circulaire, écoconception et réparation
Avec la transition vers une bioéconomie circulaire, de nouvelles opportunités qui reposent sur l’écoconception et qui répondent à la demande croissante des consommateurs pour des produits soutenables, durables et réparables, apparaissent.
Points clés
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Recyclage et réparation
La technologie et l’innovation permettent aux entreprises de nombreux secteurs de proposer des solutions de recyclage et de réparation afin de répondre à la demande des consommateurs. En participant à un modèle circulaire, ces solutions contribuent à préserver le capital naturel et à limiter les déchets.
Le modèle économique linéaire « prendre-utiliser-jeter » extrait et produit plus que ce dont nous avons besoin et en gaspille l’essentiel. Ce modèle, caractérisé par l’extraction d’une quantité excessive de matériaux pour la production d’une part, et par le gaspillage à l’autre extrémité du cycle de production d’autre part, détruit les ressources naturelles limitées de notre planète.
La transition vers une bioéconomie circulaire s’appuie sur des solutions commerciales qui reposent sur l’écoconception et répondent à la demande croissante des consommateurs pour des produits soutenables, durables et réparables. Cette circularité intrinsèque et l’allongement de la durée d’utilisation contribuent à réduire la quantité de matières premières extraites, permettant de concevoir de nouveaux produits grâce à leur réutilisation, réparation et recyclage des produits, au lieu de les déposer dans les décharges au risque qu’ils polluent l’environnement.
Prenant acte de l’importance fondamentale de la nature pour notre économie, notre stratégie Capital Natural investit dans les entreprises qui tirent parti du pouvoir régénérateur de la nature et qui préservent cet actif vital en optant pour un modèle industriel plus sobre.
La dimension de partage et de réparation s’inscrit dans le prolongement de la transition vers une bioéconomie circulaire en vertu de laquelle les ressources de la nature sont renouvelées, gérées de manière soutenable, récupérées et réutilisées autant que possible. Il s’agit de l’un des piliers de l’économie axée sur les résultats,1 un des quatre sous-thèmes d’investissement et opportunités de croissance de notre stratégie.
GRAPHIQUE 1 Les quatre thèmes d’investissement de la stratégie Natural Capital
Source : LOIM. Uniquement à titre indicatif.
Extraction excessive, accumulation de déchets
Notre modèle « prendre-utiliser-jeter » repose sur l’extraction d’une quantité excessive de matériaux au début du cycle de vie des produits d’une part, et génère une énorme quantité de déchets et de la pollution à la fin du cycle d’autre part.
Depuis les années 1970, la pression exercée sur la planète a dépassé sa capacité à se régénérer. Ce dépassement est la conséquence du modèle économique « prendre-utiliser-jeter », qui repose sur l’extraction non soutenable des ressources naturelles limitées, la surproduction de biens et la production de déchets inutiles ou excessifs. L’impact du modèle sur la nature s’est amplifié avec l’accroissement de la population mondiale, qui pourrait atteindre 8 milliards de personnes en 2023.2
Pour produire nos biens, nous extrayons 92 milliards de tonnes de ressources par an, ce qui représente plus de la moitié du poids de l’Everest.3 La plupart sont toutefois sous-utilisés et jetés : 80% des biens ne sont utilisés qu’une fois par mois, et la plupart finissent par se transformer en déchets. Moins de 20% des déchets sont recyclés chaque année, d’énormes quantités finissant à la décharge.4 Le plastique en est un bon exemple : sur les 8,3 milliards de tonnes de plastique dans le monde, 6,3 milliards deviennent des déchets au lieu d’être recyclés et réintégrés dans la chaîne de valeur.5
Déchets textiles et électroniques
Au niveau mondial, on estime que 92 millions de tonnes de déchets textiles sont produites chaque année et l’équivalent d’une benne à ordures remplie de vêtements finit chaque seconde à la décharge. Si cette tendance se poursuit, plus de 134 millions de tonnes de textiles seront jetées chaque année.6
Source : LOIM, Bloomberg « The real environmental impact of the fashion industry ». Uniquement à titre indicatif.
L’historique de l’humanité concernant les déchets électroniques n’est guère plus reluisant. Le chiffre record de 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques produits dans le monde a été atteint en 2019.8 La consommation importante, les cycles de vie courts et les moyens de réparation limités pourraient porter ce volume à 74 millions de tonnes d’ici 2030, soit un quasi-doublement en seulement seize ans. Seulement 17% des déchets électroniques sont recyclés chaque année, ce qui entraîne le gaspillage de USD 57 milliards de biens et de matériaux qui pourraient être réparés ou transformés.7
La pression des décharges
La majeure partie des déchets qui ne sont pas biodégradables ou correctement recyclés finit à la décharge. Avec le temps, les substances chimiques et les particules émanant des déchets peuvent s’infiltrer dans l’environnement et considérablement nuire aux organismes vivants. Les déchets plastiques incorrectement traités ou dangereux mettent en péril la survie des animaux et les plantes à l’échelle de la planète.
De plus, le défrichement de zones pour créer ou agrandir les sites d’enfouissement a pour effet de détruire l’habitat naturel. Du fait de l’accumulation des déchets, les espèces locales sont supplantées par des animaux attirés par les ordures, tels que les rats et les corbeaux. Les déchets qui ne sont pas déposés en décharge finissent souvent par polluer l’environnement, portant directement atteinte à la faune terrestre et aquatique.
En résumé, notre modèle économique linéaire engendre l’extraction d’une quantité massive de matériaux, une surproduction de biens et une quantité de déchets excessive. C’est un facteur clé qui concourt à l’épuisement du capital naturel et à la destruction des écosystèmes essentiels à la stabilité économique
Demande de partage et de réparation
Face à la demande croissante de circularité exprimée par les consommateurs, les entreprises qui conçoivent des produits réparables et recyclables et qui s’approvisionnent en matériaux soutenables ont toutes les cartes en main pour gagner des parts de marché, tout en favorisant la restauration et la régénération de la nature
L’appétit des consommateurs du monde entier pour les produits, réparables, recyclables et fabriqués à partir de sources soutenables, ne cesse d’augmenter. A l’échelle mondiale, 95% des personnes exprimaient une préférence pour les produits respectueux de l’environnement au cours des cinq dernières années8 et un tiers des consommateurs se déclarent prêts à payer plus cher pour des produits soutenables7. La génération Z adopte des comportements plus soutenables que les autres catégories de la population : 45% ont arrêté d’acheter certaines marques en raison de controverses concernant l’éthique ou la soutenabilité.
L’écart de prix peut être justifié de prime abord par la plus grande longévité de certains des produits, dont, par exemple, la conception est adaptée de manière à réparer ou à réutiliser un plus grand nombre de pièces, ce qui permet de réduite le coût total sur l’ensemble du cycle de vie du produit. Pendant les périodes de prise de conscience accrue des contraintes de consommation, les consommateurs peuvent bénéficier de l’allongement de la durée de vie des produits et de la capacité à profiter du cycle de réutilisation et recyclage intégré dans la valeur du produit ou la distribution, comme le commerce de produits d’occasion ou remisés à prix réduit.
Circularité, croissance et droit à la réparation
En Europe, la substitution de la linéarité par la circularité comme moteur de croissance du chiffre d’affaires pourrait générer EUR 500 milliards de chiffre d’affaires annuel.9 L’évolution de la demande des consommateurs en sera la cause principale, en réorientant la demande du modèle « prendre-utiliser-jeter » vers des modèles de consommation circulaires : consommateur à consommateur, et consommateur à entreprise à consommateur, dans lesquels l’entreprise fait office d’intermédiaire. La part des biens circulaires qui sont échangés dans l’économie régionale pourrait ainsi passer de 10% aujourd’hui à 25-35% en 2030.
L’évolution de la réglementation devrait également accélérer cette tendance. Le Plan d’action de l’UE sur l’économie circulaire repose principalement sur une proposition en faveur de l’écoconception destinée à rendre les produits plus durables et aptes à être réutilisés et modernisés. Le droit à la réparation est considéré comme une étape majeure dans le plan de l’UE visant à mettre en place l’économie circulaire d’ici 2050 dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe. Dans l’attente d’une proposition de la Commission sur le droit à la réparation prévue, le Parlement a adopté ses priorités en avril 2022.
En France, une loi de 2020 donne un avantage concurrentiel pour les entreprises qui ont intégré la réparabilité dans la conception de leurs produits. Au Royaume-Uni, la loi Right to Repair (droit à la réparation) impose aux industriels du pays de mettre des pièces détachées à la disposition des consommateurs, une mesure qui devrait allonger la durée de vie des produits jusqu’à dix ans, réduisant ainsi la demande de matériaux et l’élimination inutile des appareils nécessitant de simples réparations.
Aux Etats-Unis, la Federal Trade Commission (FTC) a voté à l’unanimité en faveur de la mise en place du droit à la réparation en 2021 et a annoncé des règlements en juillet 2022 avec des entreprises concernant les clauses de garantie, stipulant de manière illicite que leur garantie serait annulée si le client utilisait des pièces de tiers ou faisait appel à des réparateurs indépendants.
L’essor de l’écoconception et de la réparation
Dans l’industrie électronique, l’écoconception s’impose comme un facteur de différenciation sur un marché concurrentiel. Les entreprises font, entre autres, le choix d’améliorer l’efficacité énergétique des appareils, d’avoir recours à des procédés de transformation verts et de rendre leurs produits durables et réparables.10 Les principaux fabricants cherchent de plus en plus à recycler les composants et les matériaux à grande échelle, tels que l’aluminium, le plastique, le verre et les terres rares, tout en conservant leurs propriétés et leur qualité.12
La réparabilité est également une caractéristique de plus en plus répandue. Par exemple, il existe sur le marché un smartphone dont la conception modulaire permet de réparer les composants et les batteries ou de les remplacer par des modèles plus performants. Il est fixé par des vis, pas par de la colle, ce qui facilite le démontage et le remontage. Les téléphones sont également fabriqués à partir de cuivre et de plastique recyclés.11
Le marché des services circulaires, qui englobent l’entretien et la réparation du produit, est également en pleine expansion. Pour les appareils électroniques grand public, le chiffre d’affaires de la réparation devrait passer de USD 7,98 milliards en 2021 à USD 8,38 milliards en 2022 à raison d’un taux de croissance annuel composé de 5,1%. Les marques et les détaillants proposeront ces services, en complément des réparateurs spécialisés. La plupart permettent déjà aux consommateurs de réaliser certaines réparations sur des biens tels que les appareils mobiles, les ordinateurs portables et les appareils électroménagers comme les réfrigérateurs, les lave-linge, les fours et les machines à café.
Dans les secteurs de l’habillement et des vêtements de sport, les gammes de produits fabriqués à partir de matériaux recyclés sont de plus en plus nombreuses. Les t-shirts, les chaussures, les vestes, les casques de vélo et les sacs à dos sont désormais fabriqués à partir de matériaux recyclés tels que les filets de pêche en plastique ou utilisent des substances biologiques, comme une mousse ferme produite à partir de la biomasse algale, qui permet de protéger les voies navigables propres contre la pollution agrochimique.12 A mesure que la conception des vêtements évolue pour les rendre plus recyclables, les systèmes de distribution s’adaptent pour intégrer des plateformes de revente qui allongent la durée de vie des vêtements manufacturés. Le marché des vêtements d’occasion devrait doubler dans les cinq prochaines années aux Etats-Unis pour atteindre USD 77 milliards.
Dans le segment « partage et réparation » de l’univers d’investissement de Natural Capital, nous ciblons les entreprises qui mettent au point ou qui fournissent des biens nécessitant d’extraire une quantité infime, voire nulle, de matériaux, et intègrent la réutilisation, la réparabilité et la recyclabilité dans leur conception. Ils suscitent l’intérêt d’un nombre croissant de consommateurs, favorisant la régénération de la nature, tout en créant de nouvelles sources de bénéfices. Ces entreprises gagnent également en rentabilité, car elles utilisent des sources alternatives d’intrants, en exploitant des sources de matériaux et de composants qui restent sous-utilisés par l’économie en général.
Sources
informations importantes.
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