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Investir dans des solutions pour maintenir la planète au sein de ses limites

Investir dans des solutions pour maintenir la planète au sein de ses limites
Alina Donets - Portfolio Manager

Alina Donets

Portfolio Manager
Thomas Höhne-Sparborth, PhD - Head of Sustainability Research

Thomas Höhne-Sparborth, PhD

Head of Sustainability Research
Pascal Menges - CLIC Equities, CIO Office

Pascal Menges

CLIC Equities, CIO Office

 

Les points à retenir

  • Au moins cinq, voire plus, des neuf limites planétaires qui définissent un espace de fonctionnement sécurisé pour l’humanité, ont été franchies, soulignant les risques sur la santé future de notre planète. Il est urgent d’agir pour corriger cette trajectoire. 
  • Pour aider à définir les différentes dimensions par lesquelles l’activité économique peut impacter le capital naturel, et réciproquement, la stratégie Natural Capital de LOIM s’appuie sur le concept des limites planétaires. Cette stratégie cherche à investir dans des modèles commerciaux attractifs qui visent à fournir des solutions directes ou indirectes aux principaux problèmes environnementaux mettant en danger l’équilibre écologique de la planète.
  • Nous avons affecté 75 % de la stratégie aux fournisseurs de solutions, des entreprises avec une exposition suffisante aux produits et solutions pertinents pour la nature. Les 25 % restants comprennent des figures de proue de la transition dans des secteurs où la conception des produits est vitale pour répondre au défi de la dégradation de la nature.

 

Que sont les limites planétaires ?

La planète Terre ne s’est jamais trouvée dans une position aussi périlleuse au regard de l’impact de notre modèle « prendre-utiliser-jeter ». Cinq des neuf limites planétaires, les seuils critiques au sein desquels l’humanité peut fonctionner de façon durable, ont déjà été franchies (changement climatique, perte de biodiversité, dégradation des forêts et pollution agrochimique, polluants chimiques et plastique). Et le dépassement, début 2022, de la sixième limite sur la sur-utilisation d’eau fraiche a seulement confirmé cette vérité dérangeante : le temps commence à manquer pour sauver la planète d’une catastrophe économique potentielle.  

Le concept des limites planétaires a été créé par un groupe de chercheurs dirigé par Johan Rockström du Stockholm Resilience Centre. Ensemble, ces neuf limites définissent un espace de fonctionnement sûr pour l’humanité. Au sein de ces limites, la recherche suggère que « l’humanité peut continuer à se développer et à prospérer pour les générations à venir », tandis que leur franchissement « augmente le risque de générer des changements environnementaux à grande échelle, brutaux ou irréversibles. »

Or ces franchissements de limites se multiplient. A un point de bascule crucial comme celui-ci, il est impératif de ne pas seulement réparer les conséquences de la violation de ces limites. Il existe un besoin imminent de s’attaquer aux causes profondes et de se concentrer sur les solutions qui préservent le patrimoine naturel contre les externalités négatives des économies mondialisées et qui aident à replacer l’humanité au sein de ces limites de sécurité. 

 

Figure 1 : Limites planétaires

Sources

analyse LOIM ; basée sur Rockstrom et al (2015), mise à jour sur la base du rapport Transformation is Feasible de Randers, Rockstrom et al (2018).  A titre d’illustration uniquement.
1) IPCC Global Warming of 1.5C report (2019)
2) World Wildlife Fund and Boston Consulting Group (2015)
3) BBC/EPA
4) FAO (2015)
5) UNEP (2016)
6) Living Planet Index
7) OECD (2016)
8) Trucost (2013)

 

Natural Capital : une stratégie qui adopte le concept des limites planétaires

Notre stratégie de placement Natural Capital se base sur la reconnaissance de la nécessité de mieux préserver et valoriser la nature en investissant dans des entreprises proposant des solutions qui permettent d’éviter et d’atténuer les effets néfastes des activités humaines (par une forme d’industrie plus efficiente), ou qui cherchent à exploiter et à utiliser des solutions régénératrices basées sur la nature (avec le développement de la bioéconomie circulaire).

Le concept des limites planétaires aide à définir les différentes dimensions par lesquelles le modèle économique peut impacter le capital naturel1. Ce concept se base sur des observations scientifiques qui suggèrent que, depuis la révolution industrielle, les actions humaines sont devenues le principal moteur du changement environnemental mondial.

Afin d’atteindre l’objectif complexe d’améliorer la santé globale de l’environnement, il faut s’attaquer en parallèle à l’ensemble des neuf défis clés. Au cœur du concept des limites planétaires se trouve la prise de conscience que la transgression de l’une de ces limites a des effets plus larges et systémiques. Franchir la limite liée au changement climatique n’affecte pas seulement le réchauffement climatique, mais a des conséquences indirectes sur nos océans, notre biodiversité et d’autres systèmes planétaires.

Pour la même raison, la seule résolution du problème du changement climatique peut permettre de réduire certains risques, mais, si elle n’est pas associée à une action plus large sur les autres dimensions environnementales, une telle action pourrait finalement s’avérer insuffisante pour restaurer l’équilibre planétaire et préserver l’espace de fonctionnement sécurisé pour l’humanité et notre économie. Nous ne pouvons donc pas tarder à agir sur toute la gamme des défis environnementaux.

En conséquence, la stratégie Natural Capital vise à prendre en compte une multitude de facteurs, en investissant dans tous les domaines clés de solutions nécessaires pour la restauration ou la préservation des limites planétaires essentielles, par le biais de quatre thèmes clés.

Il s’agit, premièrement, d’une bioéconomie circulaire, qui cherche à remplacer certaines parties nuisibles de l’économie par des solutions biosourcées, en réduisant la toxicité et l’utilisation de produits chimiques, mais aussi en soutenant plus généralement l’autorégénération des écosystèmes aquatiques, terrestres et aériens et la biodiversité. Cependant, nous savons que tout ne peut pas être remplacé par des solutions naturelles et nous devons compléter cette action par l’utilisation réduite de matières premières, ce qui nous amène à des processus industriels plus efficients. Ceux-ci comprennent une amélioration de l’efficience en matière de ressources des processus manufacturiers, qui nous aide à réduire la pression sur les ressources naturelles comme l’eau, l’air ou la biodiversité.

La transformation en un modèle économique plus écologique ne se produit pas seulement du côté de la production, mais aussi au niveau de la consommation. Cela signifie que nous devons aussi nous concentrer sur la transition vers une économie axée sur les résultats, qui cherche à reconnaître le rôle joué par les habitudes de consommation et travaille efficacement à éviter le gaspillage et à réduire les niveaux de pollution, tout en allégeant la pression sur l’extraction des matières premières.

Enfin, malgré tous nos efforts pour promouvoir une bioéconomie circulaire, l’utilisation efficiente des ressources et une économie axée sur les résultats, nous générerons malheureusement toujours des déchets. Nous devons donc nous concentrer sur la recherche systématique du zéro déchet. Pour ce faire, il faut investir dans des systèmes en circuit fermé pour minimiser les externalités polluantes et améliorer aussi les technologies de collecte et de traitement en aval, mais également repenser notre façon de concevoir les produits et les matériaux.

 

Fournisseurs de solutions environnementales

Pour évaluer l’exposition du portefeuille aux différentes dimensions couvertes par le concept des limites planétaires, nous évaluons les revenus du portefeuille qui sont associés à des activités de solutions pour chaque limite.

Pour ce faire, nous évaluons d’abord l’exposition des revenus des sociétés à plus de 2200 activités économiques, depuis la production d’acier, d’aluminium et d’équipements d’automatisation au développement de protéines végétales ou de solutions spécialisées dans l’eau. Nous évaluons dans la mesure du possible la limite planétaire la plus directement impactée par chaque activité, ainsi que ses effets indirects.

Contributions directes : il s’agit d’activités qui contribuent à diminuer un impact environnemental néfaste sur au moins l’une des limites planétaires. Les solutions liées à l’approvisionnement en eau, par exemple, sont plus directement liées à la limite planétaire sur l’utilisation d’eau douce, alors que les activités liées à des formes d’agriculture plus intelligente et plus biologique sont plus directement en lien avec la limite planétaire concernant la pollution agrochimique.

 

Figure 2 : Interactions entre les limites planétaires

 

A titre indicatif uniquement. Source : adaptation LOIM. Interactions between the planetary boundaries Net normalized| Download Scientific Diagram (researchgate.net).

 

Contribution indirecte : nous savons que les contributions des solutions ne se limitent pas nécessairement à un seul problème, mais sont souvent indirectement liées. Les sociétés qui apportent une contribution directe positive à l’une des dimensions environnementales peuvent aussi avoir contribué indirectement à d’autres dimensions. Par exemple, une activité qui contribue directement à la consommation d’eau peut avoir une contribution indirecte à la limite concernant la biodiversité. Nous évaluons ces interactions en utilisant l’analyse de Lade, Steffen, de Vries et Carpenter (2020)2, comme indiqué dans la figure 2.

Les activités et les revenus des sociétés du portefeuille étant clairement identifiés, nous pouvons alors évaluer la part des revenus du portefeuille associée aux activités de solutions. La figure 3 montre la part des revenus considérés comme contribuant directement ou indirectement à l’amélioration de l’une des limites planétaires, ou à la réduction de l’extraction des matières premières ou des déchets.

Activités de transition : de plus, certains revenus du portefeuille ne sont pas jugés comme directement liés à des solutions, mais à des activités permettant la transition. Ils comprennent par exemple des activités qui peuvent typiquement avoir une empreinte environnementale significative aujourd’hui, mais où les figures de proue du secteur peuvent adopter une approche pionnière pour modifier les produits et les services fournis de façon plus favorable à l’environnement.

Là où les fournisseurs de solutions proposent les technologies, produits et services innovants nécessaires pour accélérer la transition vers une économie plus respectueuse de la nature, les figures de proue de la transition comprennent les sociétés qui mettent en œuvre ces nouvelles solutions. 

 
Figure 3: Revenus du portefeuille associés aux fournisseurs de solutions et aux figures de proue de la transition
 
 
 
 
 

 

Source : LOIM. Données au 31 décembre 2021. A titre d’illustration uniquement. 3 Human impacts on planetary boundaries amplified by Earth system interactions | Nature Sustainability.

 

Vue du portefeuille : mesures finales et commentaires 

Nous avons affecté 75 % de la stratégie aux fournisseurs de solutions, des entreprises avec une exposition suffisante aux produits et solutions pertinents pour la nature. La part de 25 % de positions restantes du fonds est constituée de figures de proue de la transition ou de grands noms dans des secteurs qui ont un rapport étroit avec les thèmes liés à la nature et où des changements appropriés dans la conception des produits et des services sont vitaux pour la transition vers une économie respectueuse de la nature.

 

Investir dans des solutions évitant de transgresser les limites planétaires : un catalyseur potentiel de rendements

A chaque nouvelle transgression des neuf limites planétaires, les risques écologiques peuvent s’aggraver, à moins d’atténuer ou d’inverser notre impact économique sur l’environnement. Nous avons atteint un point de bascule qui exige une action courageuse et urgente pour laisser une planète respirable aux générations actuelles et futures. L’absence d’action ne concerne plus seulement une aspiration environnementale, mais devient un vrai risque économique. Plus de la moitié du PIB mondial dépend de la nature et sa dégradation cause déjà des dommages significatifs à l’économie. Aux Etats-Unis, par exemple, le nettoyage des déchets dangereux devrait déjà coûter USD 500 milliards, représentant des risques de responsabilité potentiels pour les entreprises3. L’Organisation de coopération et de développement économiques estime également à USD 2600 milliards4 par an les coûts liés à la santé et à la productivité en raison de la pollution atmosphérique.

Si nous voulons éviter de franchir une nouvelle limite planétaire, nous devons comprendre comment utiliser de manière sure notre capital naturel et comment adapter nos modèles d’affaires à cette nouvelle réalité.

Identifier les entreprises qui défendent des solutions contribuant directement ou indirectement à éviter les transgressions des limites planétaires et intégrer ce concept dans notre stratégie Natural Capital est une étape essentielle pour relever ce défi.

La stratégie Natural Capital de LOIM, qui cible les entreprises avec des modèles commerciaux solides, dont les produits et services préservent ou valorisent le pouvoir régénérateur de la nature, vise à intégrer toujours plus le concept bien pensé et mis en œuvre des limites planétaires.

Pour en savoir plus sur l’impact sur la soutenabilité de notre stratégie Natural Capital, veuillez cliquer sur le lien ci-dessus.

Pour en savoir plus sur notre stratégie Natural Capital, veuillez cliquer ici.

 

Sources

[1] Outside the Safe Operating Space of the Planetary Boundary for Novel Entities | Environmental Science & Technology (acs.org)
[2] Human impacts on planetary boundaries amplified by Earth system interactions | Nature Sustainability.
[3] Source : BBC/EPA
[4] Source : OCDE (2016)

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