COMMENTAIRE SUR LA PERFORMANCE
En janvier 2025, LO Funds – World Brands EUR P a gagné +4,95%, contre une hausse de +3,07% pour l’indice MSCI World EUR. Cette surperformance est principalement due à l’allocation sectorielle et à la sélection géographique. Le fonds a en effet bénéficié de notre sous-pondération des Etats-Unis et de notre surpondération de l’Europe et de la Chine. Notre surpondération de la consommation discrétionnaire en Europe, ainsi que des marques de services de communication aux Etats-Unis et en Chine, a été fructueuse. Notre sélection parmi les marques financières a apporté une contribution positive. Au niveau des titres, les trois principaux freins ont été Nvidia, Apple et Dell, tandis que Robinhood, Richemont et Hermès ont enregistré les meilleures performances.
Nous avons apporté quelques changements aux niveaux de l’allocation et des valeurs à la suite des élections américaines, et le Fonds surperforme de manière plus significative depuis le 5 novembre. L’allocation du Fonds à l’Amérique du Nord s’élève à 66,72% et celle à l’Europe a grimpé à 22,94%. L’allocation au Japon a baissé à 3,22%, tandis que l’allocation aux marchés émergents a augmenté, soit 6,34% à la Grande Chine et 0,97% à l’Inde au 31 janvier 2025.
REVUE DE MARCHÉ
Les marchés d’actions mondiaux ont progressé en janvier avec le démarrage de la seconde présidence Trump. Parallèlement, l’enthousiasme suscité par l’application d’IA DeepSeek attirait l’attention mondiale sur la technologie chinoise. L’indice Nasdaq Composite a gagné +1,64% et le S&P 500 a progressé de +2,7%. Le Russell 2000 a enregistré une hausse de +2,58%. L’indice Euro Stoxx 50 a été le plus performant avec +8,7% en USD, grâce à des bénéfices supérieurs aux attentes et à la fin possible de la guerre en Ukraine. Le Nikkei a inscrit une progression de +0,72% en USD. L’indice chinois CSI 300 a fléchi de 2,26% en USD tandis que le Hang Seng de Hong Kong (HSI) a progressé de 0,82% en USD.
En janvier 2025, l’indice MSCI World Communication Services a gagné +8,71% en USD, alors que le MSCI World Information Technology cédait -1,52% en USD. L’indice MSCI World Consumer Discretionary a grimpé de +4,61% et l’indice MSCI Consumer Staples a reculé de 1,80% en USD. Le MSCI World Financials s’est lui aussi inscrit en baisse, de 6,48% en USD.
APERÇU THÉMATIQUE
A la une de l’actualité, le laboratoire chinois d’intelligence artificielle DeepSeek a provoqué une chute brutale de 3% de l’indice Nasdaq à la fin du mois de janvier et, d’un autre côté, une forte reprise des marques technologiques chinoises. Le cours de l’action de BABA a ainsi grimpé de 48%. GDS, un important développeur/opérateur de centres de données s’est quant à lui envolé de 82%. Enfin, Kingsoft Cloud est en hausse de 72% depuis le début de l’année. Comme la plupart des investisseurs et des experts en technologie, nous sommes impressionnés par les puissantes capacités des modèles LLM de DeepSeek ainsi que par les faibles coûts d’entraînement qui ont été nécessaires. Pour autant, nous attribuons également les divergences significatives d’évolution du cours de l’action au positionnement et à la confiance. En conséquence, nous avons légèrement réduit nos positions aux Etats-Unis, compte tenu des valorisations élevées et des niveaux historiques des cours. Parallèlement, nous avons ajouté quelques acteurs chinois de l’IA affichant des moteurs fondamentaux et structurels solides, tels qu’Alibaba (bénéficiaire de l’IA et valorisation bon marché) ainsi que d’autres marques technologiques chinoises. Nous avons en outre renforcé nos positions dans Tencent et Xiaomi au cours des dernières semaines.
En janvier, Nintendo, l’une de nos positions au Japon, a progressé de plus de 10% malgré les résultats relativement faibles du dernier trimestre : le chiffre d’affaires net a perdu 28% en glissement annuel. Comme le lancement de la Switch 2 (la nouvelle génération de la console Switch) est actuellement programmé à la fin de l’année, le marché voit dans la baisse de 30% des ventes de la Switch 1 au cours du trimestre un signe positif d’une demande refoulée en prévision de la console de nouvelle génération. Nous sommes du même avis et notons que depuis son lancement en mars 2017, la Switch 1 s’est déjà écoulée à 150,8 millions d’unités, ce qui est nettement supérieur à des machines concurrentes telles que la PlayStation 4 (env. 113,5 millions d’unités sur 11 ans) et la Xbox One (env. 58 millions d’unités sur 11 ans). Par conséquent, nous nous montrons optimistes concernant l’arrivée imminente de la Switch 2, qui, selon nos estimations, pourrait entraîner une augmentation de 58% du chiffre d’affaires et du bénéfice par action cette année. De plus, nous estimons que le cours de l’action peut poursuivre son redressement jusqu’à la sortie du produit. Le prochain catalyseur majeur sera la présentation Nintendo Direct du 2 avril. Nous pensons que l’entreprise y dévoilera des informations telles que le prix, la date de sortie et les principaux titres prévus pour la Switch 2.
Parmi nos marques de crédit à la consommation, Robinhood a connu une surperformance significative, en hausse de 39% en janvier. Pour nous, cette société compte parmi les principaux bénéficiaires de la robustesse des activités des investisseurs particuliers et des échanges de cryptomonnaies aux Etats-Unis. Les solides résultats qu’elle a enregistrés au quatrième trimestre viennent en outre valider cette thèse. La société a battu un nouveau record trimestriel avec USD 16,1 milliards de dépôts nets. De plus, les actifs en dépôt ont atteint USD 193 milliards et les revenus tirés des transactions ont bondi de 236% en glissement annuel. Cette forte dynamique s’est poursuivie en janvier. Robinhood a ainsi affiché une croissance de 144% des volumes d’échange notionnels d’actions en glissement annuel, avec USD 145 milliards ; une croissance de 246% en glissement annuel des volumes de cryptomonnaies et une hausse de 57% en glissement annuel des volumes d’échange de contrats d’options. Tous ces résultats sont largement supérieurs à ceux du secteur dans son ensemble. Selon nous, ce bon départ devrait contribuer à étayer les prévisions de la direction pour 2025. Elle table sur une augmentation à deux chiffres du chiffre d’affaires, qui, combinée à une discipline solide concernant les dépenses, devrait permettre une croissance annuelle du BPA d’environ 30%.
Alors que la majorité des grandes entreprises technologiques américaines ont vu le cours de leurs actions chuter à la suite de la publication de leurs résultats, Meta a fait figure d’exception. Sur fond d’attentes élevées, le groupe a enregistré une croissance de 21% de son chiffre d’affaires au quatrième trimestre. De plus, le nombre total de personnes actives quotidiennement dans sa famille d’applications a atteint 3,35 milliards, contre 3,29 milliards au trimestre précédent, tandis que le revenu moyen par personne a également grimpé de 15,6% pour atteindre USD 14,25. En outre, les prévisions de revenu à mi-parcours de Meta pour le premier trimestre, qui s’élèvent à 14,5%, indiquent que l’année 2025 a pris un bon départ. Nous continuons à considérer Meta comme l’un des plus grands bénéficiaires de l’IA. Pour nous, son positionnement vis-à-vis des LLM open source est conforté par les actualités liées à DeepSeek ainsi que par les commentaires de Sam Altman d’Open AI (qui regrette que l’entreprise n’ait pas adopté un modèle open source). Etant donné que le consensus du marché ne prévoit qu’une croissance des ventes d’environ 15% pour Meta en 2025, nous pensons que la société pourrait dépasser ces attentes relativement prudentes. Nous continuons donc à surpondérer le titre au regard d’un PER raisonnable de 25x.
Compte tenu de l’inflexion du secteur des produits de luxe, nous avons pris une position sur Kering avant la publication des résultats. Il s’agit de l’un des titres affichant l’une des valorisations les moins élevées. Même si nous sommes conscients que la marque Gucci (44,5% du chiffre d’affaires du groupe) est toujours en difficulté, nous pensons que les facteurs négatifs sont déjà pris en compte et que, à l’instar d’autres grands noms du luxe, le cours de l’action Kering devrait bientôt rebondir. Les résultats du quatrième trimestre de la société et la réaction qu’ils ont provoquée pour le cours de l’action ont confirmé notre point de vue : le chiffre d’affaires du groupe a baissé de 12% et les ventes de Gucci de 24%. Néanmoins, l’action a progressé d’environ 8% au cours des deux jours qui ont suivi. Pour l’avenir, nous voyons d’autres raisons d’être optimistes. En effet, la direction a déjà tempéré les attentes du marché en qualifiant 2025 d’« année de stabilisation », avec des ventes et des marges stables au niveau du groupe. Par ailleurs, Gucci change de directeur artistique, ce qui laisse espérer un redressement de la marque. Compte tenu de la reprise à l’échelle du secteur, nous pensons que c’est le bon moment pour acheter des actions de Kering.
ACTIVITÉ DU FONDS
Le Fonds présente trois surpondérations majeures des secteurs GICS à l’échelle mondiale : (1) marques du secteur de la consommation non essentielle ; (2) marques des technologies de l’information ; et (3) marques des services de communication. Au niveau régional, en Amérique du Nord, nous surpondérons les services de communication avec des valeurs comme Meta Platforms, Reddit, Take-Two Interactive et Netflix, ainsi que, parmi les technologies, des marques de logiciels d’IA comme Salesforce. Nous avons également augmenté notre allocation aux marques technologiques chinoises telles que Xiaomi, Tencent et Alibaba. L’allocation globale de la stratégie aux marques digitales mondiales totalise 51% du Fonds, principalement dans les secteurs des technologies de l’information et des services de communication.
Le Fonds continue de surpondérer les marques du secteur de la consommation non essentielle, mais il est désormais plus diversifié sur le plan géographique en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Nous privilégions une croissance de qualité dans le secteur de la consommation non essentielle. Une bonne partie de l’actif du portefeuille est investie dans des marques de sociétés mondiales de l’Internet telles qu’Amazon.com, du secteur du sport comme Amer Sports, dans des marques automobiles comme Tesla, dans des agences de voyages comme Royal Caribbean Cruises et dans des marques européennes comme Richemont. Nous avons augmenté nos positions dans les produits de luxe européens sur la base de la valorisation après la dévaluation substantielle de l’année dernière et nous avons renforcé nos positions dans LVMH et Kering. Notre surpondération en Europe a atteint 9,75% grâce à l’ajout de nouvelles positions et à la bonne performance de l’ensemble de nos positions.
PERSPECTIVES TRIMESTRIELLES
LOF – World Brands détient un portefeuille à forte conviction et diversifié, composé de sociétés du monde entier qui sont des gagnants structurels. Nous classons tous nos investissements en trois catégories : marques digitales, marques en devenir et marques mondiales. Actuellement, le Fonds détient 51% de marques digitales, 11% de marques en devenir et 38% de marques mondiales. En ce qui concerne les deux prochaines années (en termes de TCAC), les actifs du Fonds présentent des indicateurs financiers très solides, qui dépassent largement l’indice de référence MSCI World. La croissance attendue du chiffre d’affaires des positions du Fonds est de 13,2%, soit près de trois fois celle du MSCI World (4,8%). La croissance attendue des BPA est de 21,3% pour le Fonds, contre 11,9% pour le MSCI World sur une base TCAC sur deux ans. Le rendement des capitaux propres des positions du Fonds s’établit à 33,6%, contre 14,6% pour l’indice MSCI World. Le portefeuille affiche un multiple cours/bénéfice à deux ans de 23,3x, contre 17,3x pour l’indice MSCI World (le fonds présente un ratio cours/bénéfice à 12 mois de 27,5x contre 19,5x pour l’indice MSCI World). Il continue ainsi d’afficher un niveau attractif depuis que nous avons commencé à gérer le Fonds en 2009. Le ratio cours/bénéfice à terme du Fonds a atteint un sommet de 35x en février 2021. A l’aune du ratio PEG (rapport PER / croissance des bénéfices), le Fonds présente une valorisation très attractive par rapport au ratio PEG de l’ensemble du marché (MSCI World).
Nous continuons d’évaluer l’impact potentiel de la seconde présidence Trump, de la fin de la guerre et de l’innovation technologique chinoise apportée par DeepSeek, marque par marque, en procédant à des ajustements du portefeuille et en restant globalement disposés à prendre des risques. L’intégration au portefeuille de marques susceptibles de bénéficier de ces tendances favorables a été évaluée, et continuera de l’être. Nous envisageons d’accroître l’allocation aux marques américaines compte tenu de notre forte sous-pondération actuelle, du potentiel de déréglementation, de gains de productivité permis par l’IA et des réductions de l’impôt sur les sociétés, qui devraient induire une croissance du BPA des entreprises du S&P 500 de 13,99% en 2025 et de 10,12% en 2026. Les estimations de croissance du BPA au sein du S&P 500 augmentent pour 2026.