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Investir dans l’alimentation de demain
Il est urgent de repenser nos systèmes alimentaires gaspilleurs et non soutenables si nous souhaitons relever le défi d’alimenter une population mondiale croissante sur fond de chocs géopolitiques, de changement climatique et de perte de biodiversité sans précédent. Comment les investisseurs peuvent-ils aligner leurs portefeuilles sur cette transition ?
Les points à retenir
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Les clés pour accéder à de nouveaux systèmes et à de nouvelles sources de profit
La transition vers des systèmes alimentaires plus soutenables dépend d’un investissement dans des solutions capables d’accroître la productivité agricole et d’améliorer l’alimentation à l’échelle mondiale tout en réduisant l’impact négatif sur la planète. Le secteur agricole est l’un des principaux responsables du dépassement des limites planétaires. La transition vers de nouveaux modèles pourrait procurer des sources de revenus annuels de USD 1’500 milliards d’ici 2030,1 contre près de USD 727 milliards estimés en 2021.
Chez LOIM, nous pensons que les sous-thèmes d’investissement suivants libéreront ces nouvelles sources de profit.
1. Production alimentaire soutenable : un marché de USD 600 milliards en 2030
Les entreprises de production d’aliments et d’intrants biologiques et synthétiques offrent des opportunités de croissance, notamment celles spécialisées dans les secteurs suivants
- aquaculture
- alimentation et santé animales
- engrais
- produits agricoles
- additifs et ingrédients alimentaires
La transition vers les nouveaux systèmes alimentaires changera les types d’aliments que nous consommons et leur mode de production. Cette transformation aura des répercussions, par exemple, sur la croissance de l’aquaculture soutenable, qui présente de nombreux avantages en termes de soutenabilité sur l’agriculture, notamment une plus faible intensité en carbone que les l’élevage terrestre, en particulier l’élevage bovin. Selon le World Resources Institute, face à la baisse de l’offre de poissons sauvages d’ici 2050, le marché de l’aquaculture devra passer de 115 millions de tonnes en 2018 à 150 millions de tonnes d’ici 2050.2
En privilégiant l’alimentation et la santé animales soutenables, nous pourrons garantir une production d’aliments d’origine animale bien plus réduite, mais beaucoup plus saine3. La consommation inefficace des récoltes par le bétail pose un défi de taille. En effet, seuls 55% des calories issues des cultures consommées dans le monde sont directement consommées par les êtres humains, alors que 36% servent à l’alimentation animale. Il est donc nécessaire d’éliminer la « vache intermédiaire ».
Les engrais propres et d’origine biologique devront remplacer ceux à base de combustibles fossiles, tandis que de nouveaux additifs et ingrédients alimentaires doivent se substituer aux anciens, pour produire des aliments d’origine végétale de concert avec l’amélioration des technologies et l’évolution des préférences des consommateurs.
2. Solutions habilitantes : un marché de USD 100 milliards en 2030
Nous nous intéressons aux entreprises qui peuvent proposer des produits et services spécialisés permettant de favoriser les transformations tout au long de la chaîne de valeur, notamment celles spécialisées dans les secteurs suivants :
- équipements agricoles et alimentaires
- technologies habilitantes
- emballage alimentaire
- sciences de la vie
- logistique et distribution
Les solutions habilitantes contribueront à la création de modèles d’affaires transversaux. Selon nous, les nouveaux équipements agricoles électrifiés accompagneront l’essor de pratiques agricoles régénératrices et de précision, entre autres. Les technologies habilitantes nous aideront également à prendre de meilleures décisions en matière de production et de consommation. A titre d’exemple, le suivi par satellite permet de contrôler la santé et le volume des cultures et d’utiliser les données générées pour ajuster les cycles d’arrosage et d’alimentation, afin de maximiser les rendements. L’application ciblée des engrais réduira le gaspillage et restaurera la santé des sols, tandis que les applications de revente peuvent éviter le gaspillage des aliments invendus, mais aptes à la consommation.
De nouveaux outils pour l’industrie alimentaire seront inventés, notamment pour produire des protéines de substitution à grande échelle. Les innovations en matière d’emballage alimentaire, de logistique et de distribution permettront de prolonger la durée de vie des productions et des produits plus rapidement et de réduire le gaspillage.
3. Consommation alimentaire soutenable : un marché de USD 800 milliards en 2030
Les entreprises en contact avec les consommateurs qui produisent, vendent et servent de la nourriture sont bien positionnées pour tirer parti de la transition, notamment celles engagées dans les secteurs suivants :
- production alimentaire
- distribution alimentaire
- restaurants et restauration collective
Les aliments et les boissons que nous produisons, distribuons et consommons vont considérablement évoluer dans les années à venir. Nous estimons que la consommation de certains groupes d’aliments, comme la viande rouge et le sucre, diminuera de 50%, tandis que la demande pour d’autres groupes, tels que les légumineuses, les légumes, les fruits à coque et les fruits, bondira d’au moins 100%. Dans les menus des restaurants et les rayons des supermarchés, les produits carnés et laitiers devraient se raréfier, les aliments végétaux perdant progressivement leur statut d’alternative pour devenir la norme.
Cette transition sera soutenue par l’accélération du rythme des innovations en matière de protéines d’origine végétale, fermentées, cultivées et à base d’insectes d’ici 2030. Les consommateurs auront ainsi accès à de nouveaux aliments, les entreprises exploitant les sources de profit liées aux alternatives aux protéines en pleine expansion.
Une transformation non linéaire
La transition vers les nouveaux systèmes alimentaires ne sera selon nous pas un processus linéaire, selon lequel l’accent initialement mis sur l’augmentation de la production sera suivi de questions liées à la durabilité. Il s’agira plutôt d’un changement disruptif, justifiant une philosophie d’investissement thématique.
Notre accent sur des sous-thèmes clairs nous oriente vers des interactions clés au sein de la chaîne de valeur, et les interactions entre la chaîne de valeur et l’environnement, moteurs de la transition. Nous évaluons ensuite s’ils génèrent des opportunités d’investissement et cherchons à générer de l’alpha en exploitation l’évolution des sources de profit, en privilégiant la qualité.
Cette approche repose sur l’intégration d’une analyse et de mesures prospectives de la soutenabilité, telles que la hausse implicite de la température et la gestion des forêts, en plus des scores ESG.
Identifier les points d’inflexion
Nos recherches suggèrent que dix des treize secteurs qui sous-tendent les nouveaux systèmes alimentaires atteindront un point d’inflexion d’ici 2030, ouvrant la voie à leur adoption par le grand public. Dans le secteur de l’aquaculture, les technologies qui favorisent la transition ont déjà atteint la phase de commercialisation à grande échelle. Dans le domaine des engrais, la transition, notamment le recours à l’ammoniac vert et aux engrais biologiques circulaires, ne fait que commencer, mais pourrait rapidement resserrer l’écart. Nous définissons les points d’inflexion comme des moments où les marchés trouvent un nouvel équilibre, les produits et services soutenables abandonnant le marché de niche pour le marché grand public.
POINTS D’INFLEXION DU MARCHÉ : ÉVALUATION PORTANT SUR TREIZE SOUS-THÈMES DU SYSTÈME ALIMENTAIRE, AVEC UN HORIZON DE 2030
PRODUCTION ALIMENTAIRE SOUTENABLE
SOUS-THÈME |
PRINCIPALES SOLUTIONS DE TRANSITION |
ÉCHÉANCE |
BARRIÈRES |
PROFIL DE |
PERSPECTIVES |
POINT D’INFLEXION |
---|---|---|---|---|---|---|
Aquaculture |
Aquaculture sans apport de nourriture ; aliments soutenables1 |
Mature |
Moyennes |
Moyen |
Positives |
Probable |
Produits agricoles |
Agriculture régénératrice ; protéines de substitution2 |
Emergente |
Moyennes |
Moyen |
Positives |
Probable |
Additifs et ingrédients alimentaires |
Ingrédients pour protéines de substitution3 |
Emergente |
Faibles |
Faible |
Positives |
Probable |
Alimentation et santé animales |
Aliments soutenables ; bien-être animal préventif4 |
Mature |
De faibles à moyennes |
Faible |
Positives à court terme bonne ; négatives à long terme |
Aliments : probable (pour certains produits) Santé : incertain |
Engrais |
Engrais biologiques et à faible émission de carbone ; ammoniac vert |
Emergente |
Elevées |
Elevé |
Positives |
Peu probable |
SOLUTIONS HABILITANTES
SOUS-THÈME |
PRINCIPALES SOLUTIONS DE TRANSITION |
ÉCHÉANCE |
BARRIÈRES D’ÉCHELLE |
PROFIL DE RENTABILITÉ/RISQUE |
PERSPECTIVES |
POINT D’INFLEXION |
---|---|---|---|---|---|---|
Equipements alimentaires et agricoles |
Equipement électrifié et intelligent ,5 infrastructure de protéines de substitution |
Mature |
Moyennes |
Moyen |
Positives |
Probable |
Sciences de la vie |
Biologie synthétique |
Mature |
Moyennes |
Moyen |
Positives |
Probable (pour certains produits) |
Technologies habilitantes |
Intelligence artificielle et analyse prédictive ; solutions de suivi et de traçabilité5 |
Croissance |
Faibles |
Elevé |
Positives |
Probable (pour certains produits) |
Emballage alimentaire |
Emballages biologiques6 |
Emergente |
Faibles |
Moyen |
Positives |
Probable (pour certains produits) |
Logistique et livraison |
Transport électrifié, distribution intelligente, alimentation |
Croissance |
Faibles |
Moyen |
Positives |
Probable amélioration de la chaîne (pour certains produits)7 |
CONSOMMATION ALIMENTAIRE SOUTENABLE
SOUS-THÈME |
PRINCIPALES SOLUTIONS DE TRANSITION |
ÉCHÉANCE |
BARRIÈRES D’ÉCHELLE |
PROFIL DE RENTABILITÉ/RISQUE |
PERSPECTIVES |
POINT D’INFLEXION |
---|---|---|---|---|---|---|
Production alimentaire |
Protéines de substitution ; augmentation des fruits et légumes |
Emergente |
Moyennes |
Moyen |
Positives |
Probable |
Distribution |
Protéines de substitution, approvisionnement local, augmentation des fruits et légumes, gestion des invendus alimentaires8 |
Emergente |
Faibles |
Moyen |
Positives |
Probable |
Restaurants et restauration collective |
Protéines de substitution, approvisionnement local, augmentation des fruits et légumes, gestion des invendus alimentaires |
Emergente |
Faibles |
Moyen |
Positives |
Probable |
Sources : LOIM et SystemIQ. Remarques : 1 Les entreprises d’aquaculture doivent travailler avec les fabricants d’aliments pour animaux pour s’approvisionner en aliments soutenables. 2 Y compris les insectes, les protéines fermentées, cultivées et d’origine végétale. 3 Y compris les enzymes et les nutriments. 4 Y compris la planification sanitaire et les vaccins. 5 Y compris l’agriculture de précision, la robotique et la culture en serre (p. ex. agriculture en environnement contrôlé OU AEC). Y compris la blockchain et la radio-identification (RFID). 6 Y compris les revêtements biologiques. 7 Y compris la gestion de la chaîne du froid. 8 Y compris les applications de gestion des invendus alimentaires.
Ces nouveaux paradigmes transformeront les sources de profit, soit en modifiant les opportunités offertes par les marchés existants, soit en créant de nouvelles sources de demande, provoquant ainsi une soudaine matérialisation des risques, tout en libérant le potentiel haussier pour les investisseurs sur les marchés financiers.
Sur les places boursières, il est possible de saisir les opportunités en investissant dans des entreprises qui opèrent une transition de leur modèle d’affaires en prévision de l’évolution des sources de profit, ainsi que dans des nouvelles venues, qui ciblent de nouvelles sources de profit.
Chez LOIM, notre objectif est d’investir dans des solutions et produits innovants et éprouvés capables de transformer les systèmes alimentaires. Pour en savoir plus sur la façon dont LOIM investit dans l’alimentation de demain, cliquez ici.
Sources
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