REVUE DES MARCHÉS
Le mois de novembre a été marqué par l’élection présidentielle américaine. Le résultat a donné une nette victoire aux républicains, ouvrant aux électeurs américains la voie vers l’application sans entrave d’une politique de « l’Amérique d’abord ». Les républicains devraient désormais prendre le contrôle des quatre leviers de commande aux Etats-Unis : la Maison-Blanche, les deux chambres du Congrès et la Cour suprême, déjà conservatrice. Ce changement est susceptible de déboucher sur des politiques axées sur la déréglementation de secteurs clés, la réduction de l’impôt sur le revenu et les sociétés, et l’introduction de droits de douane probablement au détriment de la Chine, de l’Europe ou du Mexique. Sur le plan intérieur, cela pourrait entraîner une augmentation de la croissance nominale, de l’inflation et des taux d’intérêt, avec toutefois une normalisation progressive par rapport aux niveaux élevés actuels. Par exemple, l’augmentation des droits de douane pourrait encourager la production intérieure américaine, surtout si combinée à l’éventuelle réduction de 21 à 15% du taux d’imposition des entreprises qui produisent aux Etats-Unis. Cette orientation politique s’inscrit dans la continuité du thème de la relocalisation et du rétablissement des chaînes d’approvisionnement essentielles aux Etats-Unis. Dans l’ensemble, bien que les détails restent à préciser, la dynamique du marché s’est alignée sur cette perception initiale. Les actions américaines, en particulier les petites capitalisations, ont soutenu la forte progression du marché actions mondial, tandis que les actions européennes et émergentes ont en fait clôturé le mois de novembre en baisse. Le secteur de la consommation non essentielle aux Etats-Unis, stimulé par Tesla et le commerce de détail, et les valeurs financières, dopées par la perspective d’une réglementation plus favorable et d’une pentification de la courbe des taux, se sont particulièrement distingués à l’échelle mondiale durant le mois.
COMMENTAIRE SUR LA PERFORMANCE
La stratégie Circular Economy a sous-performé l’indice MSCI World SMID en novembre. La sous-performance est due aux thématiques, sachant que les secteurs non couverts par notre champ thématique (énergie et valeurs financières) ont surperformé à la suite de l’élection américaine, tandis que les matériaux, l’une de nos surpondérations structurelles, ont sous-performé. Le principal frein en termes de sélection est venu du secteur industriel. Certains segments aux Etats-Unis ont en effet temporairement bénéficié davantage du coup de pouce lié à l’élection de Donald Trump (par exemple, l’aéronautique, la défense, les équipements électriques) que nos valeurs préférées sur le plan thématique (par exemple, l’agriculture, l’eau, les équipements industriels).
Les principaux contributeurs en novembre ont été Heidelberg Materials dans le segment des matériaux de performance, qui a progressé grâce à la bonne tenue des prix du ciment à faible teneur en carbone et à base de matériaux recyclés ; Clean Harbors dans le thème zéro déchet, dont la hausse se poursuit grâce à la solidité des marchés sous-jacents des déchets dangereux ; et Kinaxis dans le thème de l’efficacité des ressources, qui commence à voir sa valeur se cristalliser, avec une solution logicielle unique de gestion de la chaîne d’approvisionnement.
A l’inverse, les principaux freins sont venus d’entreprises confrontées à des obstacles temporaires : Tetra Tech a communiqué des prévisions prudentes, reflétant les incertitudes liées à l’impact de l’administration Trump sur les dépenses gouvernementales ; Advanced Drainage a reculé en raison de résultats en baisse du fait de la faiblesse des marchés de la construction impactés par les ouragans et les taux d’intérêt ; et Hugo Boss est resté un frein alors que l’entreprise demeure confrontée à la baisse des dépenses de consommation.
ACTIVITÉ DU FONDS
Aucun changement majeur n’a été apporté aux positions de notre portefeuille durant le mois. Nous avons pris des bénéfices sur des valeurs qui se sont bien comportées durant le mois, comme Heidelberg Materials et Smurfit Westrock. Nous avons également profité de la faiblesse d’idées assorties de convictions fortes, notamment Tetra Tech, Ecolab et Veralto. Ces entreprises devraient selon nous bénéficier de l’évolution des systèmes de gestion des ressources naturelles, telles que l’eau ou les sols, ainsi que de l’assainissement des déchets et des produits chimiques, qui ne seront pas influencés par les cycles économiques ou le contexte politique. Dans le même temps, nous avons réduit nos positions dans les domaines susceptibles d’être plus sensibles à l’impact des obstacles cycliques ou des droits de douane et à la volatilité géopolitique. Alors que le marché ajuste ses attentes aux conséquences d’une deuxième administration Trump, la stratégie Circular Economy continue de se concentrer sur les entreprises qui bénéficient d’une croissance pérenne à long terme, lesquelles devraient selon nous surperformer au fil du cycle et sur la durée.
PERSPECTIVES POUR LA STRATÉGIE
En 2024, alors que la bataille contre l’inflation semblait terminée, les politiques monétaires se sont orientées vers une approche plus accommodante, avec des baisses de taux dans les principales économies, à l’exception du Japon. Le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie commence à se préciser, favorisant potentiellement un élargissement de la performance des places boursières au second semestre 2024 voire début 2025, après la concentration de la performance sur un ensemble restreint de sociétés depuis 2023 et la désaffection pour les petites et moyennes capitalisations (le champ de bataille de la stratégie). Nous continuons d’observer des anomalies de marché intéressantes. Pour le reste de 2024 et 2025, nous estimons que des performances plus homogènes des marchés actions profiteraient surtout aux titres qui ont sous-performé en 2023-2024, en particulier les petites et moyennes capitalisations.
Dans cet environnement, nous cherchons à compléter l’approche barbell de notre portefeuille, qui consiste à équilibrer des titres « value » et des valeurs de croissance de haute qualité, par des opportunités particulières fondées sur les catalyseurs des entreprises. Nous avons remarqué que les investisseurs faisaient montre d’un intérêt et d’une compréhension croissants pour les solutions d’économie circulaire, qui soutiennent la croissance et la valorisation des actifs. Actuellement, nos domaines prioritaires comprennent les matériaux performants et biosourcés, les technologies de production avancées et l’exposition aux infrastructures améliorées favorisant un avenir durable, des déchets et du recyclage à la gestion de l’eau et à l’intégrité environnementale. L’environnement réglementaire et les facteurs économiques font apparaître de nouveaux modèles d’affaires dans différentes dimensions de l’univers de notre Fonds.
STRATÉGIE DU FONDS
La stratégie Circular Economy vise à saisir les opportunités d’investissement découlant du passage de notre modèle économique de linéaire à circulaire. Cette transition s’articule autour de deux grands axes : la valorisation du pouvoir de la nature et la sauvegarde du capital naturel.
Les principaux thèmes d’investissement de la stratégie sont étroitement liés aux opportunités identifiées dans le cadre de quatre révolutions clés associées à cette transition : la bioéconomie circulaire, l’utilisation efficace des ressources, l’économie axée sur les résultats et le zéro déchet. A travers ces quatre révolutions, l’univers d’investissement thématique réunit plus de 250 sociétés, soigneusement sélectionnées dans les régions et les secteurs. Il propose donc un univers d’investissement bien diversifié qui offre une ampleur et une profondeur adaptées à notre processus de sélection.