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La bioéconomie circulaire est une force de la nature
Laura García Vélez
Quantitative Analyst
points clés.
Les solutions fondées sur la nature restent un élément très efficace, mais encore largement sous-utilisé, des outils d’atténuation climatique dont nous disposons. Elles méritent d’être soigneusement prises en compte alors que les pays mettent à jour leurs engagements nationaux de baisse d’émission et d’adaptation aux risques physiques associés au changement climatique en vue de la COP30, en 2025
Quadrupler les investissements dans les solutions fondées sur la nature est indispensable, non seulement pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux, mais aussi les objectifs de protection de la nature. Lors de la COP16, le secteur privé a montré un intérêt évident pour les modèles d’affaires axés sur la régénération de la nature
Sur les marchés cotés et privés, les solutions fondées sur la nature et régénératives offrent des opportunités d’investissement aux investisseurs. En mettant l’accent sur la transformation des chaînes de valeur plutôt que sur les marchés de compensation, elles sont essentielles à l’émergence d’une bioéconomie circulaire.
Lors de la COP30 organisée à Belém, porte d’entrée du Bassin amazonien, les pays présenteront leurs engagements nationaux actualisés de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2035. Les solutions fondées sur la nature constituent un élément particulièrement efficace à leur disposition pour l’atténuation du changement climatique. Elles pourraient contribuer à un tiers des baisses d’émissions dont ils ont besoin, mais demeurent constamment sous-utilisées.
Les solutions fondées sur la nature jouent un rôle clé dans les secteurs de l’agriculture, de la foresterie et dans l’utilisation des terres (AFAUT), compte tenu des possibilités offertes par les activités associées en matière d’inversion du déclin de la nature, de réduction des émissions et d’adaptation aux risques physiques du changement climatique. La forte présence du secteur privé à la COP16 de Cali sur la biodiversité témoigne de l’intérêt évident du monde des affaires et de la finance pour des modèles régénératifs qui contribuent à la lutte contre les crises du climat et de la nature.
Cette session de questions-réponses explore les possibilités offertes par les solutions fondées sur la nature et les modèles régénératifs et comment en faire des opportunités d’investissement. Ce Q&R porte également sur le soutien apporté par ces modèles à l’essor d’une bioéconomie circulaire accordant une place centrale à la nature et à l’efficience dans l’économie.
Q
Quels ont été les trois principaux résultats de la COP16 pour les investisseurs ?
R
Même si les négociations n’ont pas progressé autant que prévu à la COP16, l’événement a profité d’une participation importante et a enregistré plusieurs avancées mesurables, notamment :
1. Une implication record du secteur privé. Plus de 1’300 représentants d’entreprise étaient présents à la COP16, un niveau jamais atteint par les précédentes conventions sur la biodiversité. Les participants étaient issus du monde de l’industrie et de l’ensemble de la chaîne de valeur financière, notamment des assurances, des gestionnaires d’actifs, des banques commerciales, des détenteurs d’actifs et des fonds de pension. Ils ont appelé les gouvernements à prendre des mesures audacieuses en faveur de la biodiversité et à tenir compte du rôle du secteur privé dans la transition vers une économie neutre en carbone et respectueuse de la nature
2. Des progrès sur les financements favorables à la nature. Le secteur financier s’est concentré sur la réduction des incitations ayant une incidence négative sur la nature ainsi que sur l’augmentation des financements favorables à la nature au travers de mécanismes tels que le paiement de services écosystémiques, les obligations vertes et les crédits biodiversité. Les industriels présents ont souligné la nécessité d’intégrer ces instruments dans les chaînes de valeur des sociétés
Pourquoi la perte de nature doit-elle être considérée comme un enjeu en matière d’investissement plutôt que comme un problème environnemental ?
R
Le déclin de la nature a des implications économiques majeures. Actuellement, les investissements dans les solutions fondées sur la nature ne s’élèvent qu’à USD 200 milliards par an. Pourtant, selon les estimations, il faudrait multiplier ce montant par quatre d’ici à 2050 pour atteindre les objectifs en matière de protection de la nature et de lutte contre le changement climatique. Parallèlement, 8% du PIB mondial, soit USD 7’000 milliards, sont consacrés chaque année à des activités qui dégradent la nature, telles que l’agriculture conventionnelle et l’extraction de combustibles fossiles. Le secteur privé représente 70% de ces investissements nuisibles, mais contribue pour moins de 20% aux investissements dans les solutions fondées sur la nature.
Ces dernières constituent l’approche la plus rentable pour lutter contre la perte de biodiversité et la désertification. Elles peuvent aussi contribuer à hauteur d’un tiers aux réductions d’émissions nécessaires d’ici à 2030 pour maintenir le réchauffement climatique sous les 2 °C. C’est dans les secteurs AFAUT1, responsables d’une part importante des émissions de gaz à effet de serre et de la dégradation de l’environnement au niveau mondial, que ces solutions ont le plus à apporter. Ces secteurs offrent des opportunités d’intégrer les solutions fondées sur la nature, telles que l’agroforesterie et l’agriculture biologique, dans la production de matières premières comme le café et le cacao.
Les solutions fondées sur la nature peuvent contribuer à hauteur de plus d’un tiers aux réductions d’émissions nécessaires d’ici à 2030 pour maintenir le réchauffement climatique sous les 2 °C.
La prise de conscience croissante de la nécessité de combler le déficit d’investissement dans la nature offre la possibilité de revaloriser considérablement des produits et services qui apportent des bénéfices uniques à la nature. Ce changement s’appuiera sur une demande plus forte de la part des entreprises et des gouvernements pour des :
solutions fondées sur la nature destinées à l’atténuation du changement climatique et qui permettent des baisses vérifiables des émissions dans les chaînes de valeur ;
solutions fondées sur la nature destinées à l’adaptation au changement climatique qui limitent les perturbations subies par les chaînes de valeur et des communautés en raison de l’aggravation des crises climatiques et naturelles, ce qui menace les activités commerciales et entraîne des problèmes économiques tels que l’inflation des produits alimentaires ;
produits et services conformes à des réglementations de protection du climat et de la nature potentiellement punitives.
L’adoption de solutions répondant à ces besoins devra s’appuyer sur des connaissances scientifiques et des technologies nouvelles pour la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature et la mesure de leurs résultats économiques et environnementaux.
Avez-vous des exemples de modèles d’affaires capables de régénérer la nature, plutôt que de simplement l’exploiter ?
R
Ces dernières décennies, le concept d’économie circulaire s’est répandu pour exprimer la nécessité de mettre en place des chaînes de valeur et des systèmes économiques qui éliminent les déchets et la pollution tout en favorisant la réutilisation. Plus récemment, ce concept a évolué vers celui de « bioéconomie circulaire », un paradigme économique axé sur la restauration, la protection et l’utilisation durable de la nature, ainsi que sur l’application des connaissances scientifiques et des technologies.
Dans une bioéconomie circulaire, les solutions fondées sur la nature telles que l’agroforesterie et l’utilisation d’intrants biologiques jouent un rôle clé dans les chaînes de valeur. Non seulement elles transforment la production de ressources biologiques telles que les denrées alimentaires, le coton et le bois, mais elles fournissent également des services écosystémiques vitaux comme le piégeage du carbone, la lutte contre les nuisibles, ainsi que la régulation des sols et de l’eau.
Il existe différents produits d’investissement dans la nature, notamment le paiement des services écosystémiques, les compensations et les crédits. Cela dit, nous devons également trouver des produits innovants spécialement conçus pour transformer les chaînes de valeur des secteurs AFAUT.
Les solutions fondées sur la nature et les technologies avancées peuvent aussi transformer d’autres secteurs qui dépendent actuellement des combustibles fossiles et de ressources non renouvelables. Par exemple, le secteur de la construction se tourne de plus en plus vers des produits innovants en bois d’ingénierie capables de remplacer l’acier et le béton tout en offrant des performances environnementales supérieures. Dans le secteur pharmaceutique, des sociétés utilisent des technologies au niveau moléculaire pour mettre au point de nouveaux médicaments. Elles produisent par exemple des composés anti-inflammatoires à partir d’éponges de mer, des agents antimicrobiens issus de bactéries marines et s’appuient sur différents organismes marins pour concevoir des thérapies anticancéreuses innovantes.
Ces exemples démontrent comment des modèles d’affaires peuvent s’articuler autour de la nature, favorisant durabilité et résilience tout en contribuant activement à la santé de nos écosystèmes. Le principal défi consiste à traduire le concept d’économie respectueuse de la nature en mesures concrètes que les entreprises peuvent mettre en œuvre et financer au sein de leurs chaînes de valeur.
Il existe de plus en plus de produits d’investissement dans la nature, tels que le paiement des services écosystémiques, les obligations vertes ainsi que les compensations et les crédits biodiversité. Cependant, nous devons également trouver des produits innovants spécialement conçus pour transformer les chaînes de valeur des secteurs AFAUT. Ces produits devraient aider les marchés de la nature à atteindre l’envergure dont ils ont besoin en attirant de grands groupes, qui sont les acheteurs naturels des solutions fondées sur la nature.
Q
Pouvez-vous nous donner quelques exemples d’opportunités d’investissement sur les marchés cotés et privés qui émergent grâce à la transition vers une économie respectueuse de la nature ?
R
Lors de la COP16, des sociétés cotées des secteurs de l’agriculture et de l’énergie ont présenté différentes initiatives pour déployer des solutions fondées sur la nature. Par exemple, des entreprises agroalimentaires développent des pratiques d’agriculture régénératrice visant à accélérer leur transition vers un fonctionnement « net-zéro » et respectueux de la nature, tout en assurant les moyens de subsistance des agriculteurs et des communautés locales.
Les marchés privés, comme je l’ai indiqué précédemment, comptent différents instruments de financement respectueux de la nature, tels que le paiement des services écosystémiques, les obligations vertes, les compensations et les crédits biodiversité. Un cadre a été lancé lors de la COP16. Il est destiné à guider le développement d’un marché des crédits biodiversité à haute intégrité, qui encourage, plutôt que des compensations, le recours à ce type d’instrument pour apporter des contributions réelles aux objectifs de protection de la nature, compenser au niveau local, et selon des critères stricts, les répercussions sur la biodiversité et faciliter des investissements proactifs au sein des chaînes de valeur des acheteurs.
Malgré l’enthousiasme considérable suscité par ce nouvel outil d’incitation et de financement, notamment parce qu’il s’appuie sur des données, nous devons absolument être prudents dans sa mise en œuvre. Comme l’indique la Circular Bioeconomy Alliance, les industriels doivent avant tout investir dans la nature et fonctionner en symbiose avec elle pour transformer et repenser leurs chaînes de valeur. Dès lors, la bioéconomie circulaire donne la priorité au financement de solutions dans des secteurs responsables d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre et de la dégradation environnementale dans le monde. Elle met également l’accent sur le financement d’instruments pouvant être directement intégrés aux chaînes de valeur de l’agriculture et de l’industrie forestière. Selon un calcul récent du Forum économique mondial, cela représente plus de USD 21 milliards.
La bioéconomie circulaire donne la priorité à des investissements dans des secteurs responsables d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre et de la dégradation environnementale dans le monde.
Q
Quel est l’impact des cadres réglementaires sur le développement des investissements fondés sur la nature, et comment gouvernements et secteur privé peuvent-ils collaborer plus efficacement ?
R
Les cadres réglementaires jouent un rôle crucial dans la demande de produits et de services favorables à la nature. Comme je l’ai dit précédemment, les entreprises doivent intégrer des mesures d’atténuation climatique vérifiables à leurs chaînes de valeur afin d’être prêtes à respecter des réglementations punitives telles que le règlement de l’Union européenne contre la déforestation, la directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises et la directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité.
Les sociétés et les investisseurs présents à la COP16 ont souligné la nécessité pour les pays de soumettre ou d’actualiser leurs stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité, ce que seulement 44 pays ont fait jusqu’à présent. Des objectifs clairs et un cadre de suivi sont nécessaires pour évaluer la mise en œuvre des objectifs du Cadre mondial de la biodiversité dans chaque pays, ainsi que pour aligner les efforts du secteur privé sur ces objectifs.
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