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Europe : élan stratégique en faveur de l’énergie soutenable
La transition verte s’est récemment hissée au premier rang de l’agenda politique européen, soutenant l’adoption d’une énergie à faible émission de carbone. Les prix élevés des métaux agissent comme des vents contraires à court terme, mais les autorités sont toujours déterminées à œuvrer pour un avenir plus propre, la banque centrale européenne s’efforçant de « verdir » son cadre de politique monétaire.
Cet article, qui explore les initiatives majeures de politique verte de l’Union européenne (UE) et leurs conséquences sur le marché, conclut notre dernière évaluation trimestrielle des marchés obligataires mondiaux, Alphorum. Dans nos précédents rapports de cette série, nous nous sommes concentrés sur les scénarios obligataires qui pourraient découler du choc que subit actuellement le marché, les conséquences de la lutte de la banque centrale contre l’inflation sur les marchés obligataires des pays développés, la nouvelle dualité qui existe au sein de l’univers souverain des marchés émergents, les opportunités de crédit en ces temps de volatilité, ainsi que sur les enseignements tirés des précédents chocs pétroliers.
Les points à retenir
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Obstacles aux énergies renouvelables, mais perspectives positives à long terme
Des vents contraires s’opposent indéniablement au développement des énergies renouvelables à court terme. La Russie et l’Ukraine sont toutes deux des fournisseurs clés de métaux favorisant la transition énergétique. Il s’agit notamment du cuivre, du nickel, du lithium et de l’aluminium, qui sont utilisés dans la fabrication des technologies vertes, notamment les éoliennes, les panneaux solaires et – de manière notable compte tenu de l’envolée des ventes de véhicules électriques ces 18 derniers mois – les batteries pour véhicules électriques (la Russie produit également un tiers du palladium mondial, utilisé pour réduire les émissions des véhicules à moteur à combustion interne traditionnels). Pour la plupart de ces matières premières, l’offre satisfaisait déjà à peine la demande, et la flambée des prix de certaines d’entre elles à la suite de l’invasion a presque suivi celle des prix du gaz. La guerre continuant à peser sur l’approvisionnement, les fabricants de technologies renouvelables devraient pâtir d’une hausse du coût des intrants à mesure de l’exécution des contrats existants.
Dans le même temps, les inquiétudes relatives à la sécurité énergétique redessinent non seulement la carte des chaînes d’approvisionnement en combustibles fossiles, mais suscitent également un regain d’intérêt pour les solutions énergétiques auparavant délaissées. Il existe clairement un risque que des projets auparavant non viables sur le plan financier ou en termes de réputation soient remis sur la table. Cependant, à long terme, le besoin de sécurité énergétique devrait accélérer la transition des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables dans de nombreux pays, faisant avancer l’agenda vert.
Réduction de l’incertitude grâce à la politique et à la réglementation
L’UE a réaffirmé son engagement à atteindre le « net-zéro » le plus vite possible. Le 8 mars, la Commission européenne a annoncé une ébauche de plan pour le REPowerEU, action européenne conjointe en faveur d’une énergie plus abordable, plus sûre et plus durable, qui devrait réduire la demande de l’UE en gaz russe de 41% cette année, estime l’Agence européenne de l’énergie. Lançant cette action, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré que le but était d’« accélérer la transition vers une énergie propre » en passant plus vite aux énergies renouvelables et à l’hydrogène. Une semaine plus tard, les 27 ministres de l’économie de l’UE sont convenus d’introduire le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) proposé, qui consiste essentiellement en l’imposition de droits sur les produits venant de pays où polluer coûte moins cher.
Ces annonces font suite à un certain nombre d’initiatives européennes existantes visant à faire passer la soutenabilité d’une ambition à une réalité. Les cinq missions de l’UE, officiellement lancées à l’approche de la COP26, comprennent un engagement à parvenir à 100 villes neutres pour le climat à 2030, ainsi qu’un plan visant à restaurer l’océan et le milieu aquatique de l’Europe, et l’établissement de 100 « laboratoires vivants » pour mener la transition vers des sols sains à la même date.
Entre-temps, en janvier, la Banque centrale européenne (BCE) a lancé un test de résistance qui sera mené au premier semestre 2022, afin d’évaluer le niveau de préparation des banques européennes face aux chocs que les risques climatiques sont susceptibles de provoquer. Ce test est décrit comme étant « l’occasion », pour les banques comme pour les autorités de surveillance, de recenser les vulnérabilités et les meilleures pratiques. Ses résultats seront publiés en juillet 2022. Outre le test résistance, l’exercice comprend une analyse comparative visant à évaluer la viabilité des modèles d’activité des banques et leur exposition aux entreprises à forte intensité d’émissions. La politique et la réglementation de la zone euro penchant fortement vers la soutenabilité, les entreprises alignées sur le « net-zéro » devraient profiter de conditions de financement plus favorables, dont un assouplissement des exigences en matière de fonds propres.
Investissement dans la nouvelle réalité
Il existe une évolution marquée vers une augmentation des dépenses d’investissement dans les entreprises, ainsi que vers une hausse des dépenses budgétaires des Etats, dont l’essentiel sera consacré à l’adaptation à la transition verte. Les secteurs dont les émissions sont difficiles à réduire comme la sidérurgie, la construction et l’industrie lourde investiront dans la mise au point de procédés plus efficaces et la recherche de matériaux de substitution. Parallèlement, des investissements accrus dans le recyclage et le développement de l’économie circulaire favoriseront la dématérialisation, réduisant à la fois les émissions et le coût des intrants, d’autant plus que l’utilisation de ressources vierges est de plus en plus interdite par la législation. La relocalisation, qui est déjà une priorité croissante pour de nombreuses entreprises compte tenu des problèmes persistants de la chaîne d’approvisionnement mondiale, est une autre tendance respectueuse de l’environnement qui sera stimulée par le besoin accru d’assurer la sécurité de l’approvisionnement.
Achat d’obligations vertes
Concernant l’univers obligataire plus spécifiquement, la BCE a réaffirmé ses intentions relatives au « verdissement » de son cadre de politique monétaire. Une question majeure qui se pose pour la banque centrale, à présent qu’elle s’oriente vers un certain resserrement quantitatif, est de savoir comment aligner sa politique monétaire sur les termes de l’Accord de Paris alors que les achats d’obligations sont réduits. Dans un entretien du 17 mars, Isabel Schnabel, membre du Directoire de la BCE, a donné quelques orientations claires et judicieuses sur cette question. Elle explique que si la taille du portefeuille de la banque était uniquement déterminée par des considérations de politique monétaire, sa structure ne l’était pas.
« Nous pourrions orienter activement notre portefeuille vers les objectifs de Paris une fois que nous aurons décidé de la manière de modifier le principe de neutralité du marché, qui préside actuellement à nos achats d’obligations », commente-t-elle. « Si les marchés n’attribuent pas un juste prix aux risques liés au changement climatique, une allocation en fonction du principe de neutralité du marché peut ne pas favoriser une allocation efficace des ressources, ajoute-t-elle.
Le message aux entreprises, aux banques et aux investisseurs est clair : l’UE se soucie plus que jamais de la soutenabilité de l’avenir, et vous devriez en faire autant.
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