Revue des marchés
En juillet, les signaux d’alerte se sont multipliés sur les marchés des actions. L’inflation a été supérieure aux attentes, les banques centrales ont rapidement relevé leurs taux pour l’endiguer, le dollar américain est resté ferme et de nombreuses entreprises ont annoncé, lors de la publication des résultats du deuxième trimestre 2022, que le reste de l’année serait difficile et que l’inflation commençait à éroder leurs marges. Les premières estimations de croissance du PIB américain pour le deuxième trimestre ont indiqué que les Etats-Unis étaient peut-être déjà officiellement entrés en récession. Les rendements obligataires ont baissé dans le monde entier et, à mesure que les banques centrales relevaient leurs taux d’intérêt, les courbes de rendement se sont aplaties, voire inversées, ce qui est habituellement de mauvais augure pour l’évolution future de l’économie. Les marchés des actions n’ont pas semblé s’inquiéter outre mesure et ont progressé en juillet, gommant une grande partie des pertes accusées depuis le mois de juin. La raison la plus fréquemment invoquée pour expliquer cette reprise contre-intuitive est le positionnement déjà extrêmement baissier des investisseurs. C’est également ce qui ressort de différentes enquêtes d’opinion, qui suggèrent que la confiance des investisseurs est semblable au pessimisme extrême qui régnait pendant la crise financière de 2008. Malgré la reprise des marchés, nous restons positionnés de façon défensive, car nous pensons que le ralentissement économique qui se profile fera plus de victimes sur les marchés des actions. De plus, nous pensons que les banques centrales peineront à ramener l’inflation actuellement élevée vers leur objectif de 2%. Un ralentissement économique ferait baisser l’inflation, car les prix des matières premières cesseraient d’augmenter, même si la hausse des coûts de la main-d’œuvre est susceptible de persister. Les taux d’emploi étant faibles dans le monde entier et le phénomène de la « grande démission » des employés, les pénuries de main-d’œuvre se font encore sentir un peu partout, du personnel aéroportuaire et infirmier aux enseignants, en passant par les serveurs. Avec le vieillissement et la diminution de la population active qui caractérisent la plupart des pays de l’hémisphère Nord, nous pensons que ces pénuries de main-d’œuvre vont durer.
L’indice MSCI World a terminé le mois de juillet 2022 en hausse de 7,9% (en USD). LO Funds - Golden Age, un fonds plus prudent axé sur la qualité, n’a pas pu suivre le rallye du marché baissier et n’a progressé « que » de 5,9%.
Au sein du MSCI, les secteurs cycliques de la consommation discrétionnaire (+15%) et des technologies de l’information (+13%) ont signé les meilleures performances mensuelles. Les secteurs plus défensifs des services de communication (+3%) et de la santé (+3%) ont fermé la marche. En toute logique, notre Fonds axé sur le vieillissement de la population n’a qu’une exposition limitée aux technologies de l’information et est plus orienté vers la santé, la finance et la consommation. Pour cette raison, son positionnement sectoriel n’a pas favorisé la performance relative au cours du mois. Le Fonds a surperformé l’iShares Ageing Populations ETF sur le mois, mais reste en retrait depuis le début de l’année.
Performance
L’un des quatre thèmes sous-jacents de notre stratégie a surperformé l’indice en juillet, celui des marques dédiées aux baby-boomers (+14%). Les thèmes de la télésanté (+6%), des prestataires de retraite (+5%) et du vieillissement en bonne santé (+1%) ont tous sous-performé l’indice MSCI World en juillet.
Les trois titres qui ont le plus contribué à la performance du Fonds ont gommé les performances décevantes des mois précédents et ont annoncé des résultats largement supérieurs aux attentes : InMode (+48%), Brunswick Corporation (+23%) et Virtus Investment Partners (+21%). L’Israélien InMode, qui met au point des technologies laser permettant d’éliminer cicatrices, rides et tissus adipeux de manière totalement non invasive, a de nouveau enregistré un trimestre record, avec une croissance de 30% de son chiffre d’affaires et de 8% de ses bénéfices. Malgré l’augmentation de 48% de son cours boursier en juillet, qui peut sembler excessive, InMode a perdu plus de 50% depuis le début de l’année. Le vendeur de bateaux de plaisance Brunswick a de nouveau dépassé les estimations des analystes, qui pensaient que la tendance aux « vacances à domicile » née avec la pandémie de Covid-19 avait pris fin. La société a fait croître son chiffre d’affaires de 18% et ses bénéfices de 12% au deuxième trimestre 2022. Elle a également émis des perspectives optimistes pour le reste de l’année, compte tenu de son large carnet de commandes de petits bateaux de plaisance et de moteurs.
Les principaux freins à la performance mensuelle se répartissent sur les différents thèmes : China Life Insurance (-10%), Anta Sports Products (10%) et Baxter (-9%). China Life a gommé une partie de la solide performance du mois précédent et Anta Sports a chuté sous l’effet d’un avertissement sur résultats chez son concurrent Adidas. Si cet avertissement démontre qu’Anta Sports accroît ses parts de marché aux dépens d’Adidas en Chine, les investisseurs craignent néanmoins une guerre des prix, compte tenu des stocks significatifs d’Adidas.
Vues thématiques
Au cours du mois, l’Organisation des Nations Unies a publié son rapport « World Population Prospects » 2022, qui contient ses dernières prévisions démographiques en date. Selon ce rapport, le monde franchira le seuil des huit milliards d’habitants cette année, précisément le 15 novembre, et culminer à 10,4 milliards en 2080. L’Inde devrait dépasser la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde dès 2023. La majeure partie de la croissance de la population enregistrée jusqu’en 2080 viendra des pays d’Afrique subsaharienne. En revanche, dans les pays riches d’Europe et d’Amérique du Nord, ainsi qu’au Japon et en Chine, la population est susceptible de diminuer (sauf si ces pays décident d’accueillir une immigration massive). Deux tiers de la population mondiale vivent dans des pays où le taux de natalité est inférieur à 2,1 naissances par femme, soit le niveau requis pour assurer la stabilité de la population à long terme. Les pays qui affichent des taux de fécondité largement inférieurs depuis déjà des décennies et qui s’attendent donc à une réduction de leur population de plus de 20% sur les vingt prochaines années, sont principalement situés en Europe de l’Est. Compte tenu du bas niveau des taux de natalité, le vieillissement de la population sera rapide dans le monde entier. Le Japon, l’Amérique du Nord et l’Europe afficheront les âges les plus avancés. En 2050, dans les pays de l’Ouest, une personne sur quatre aura 65 ans ou plus (contre une sur dix en 2000).
Selon le rapport, la pandémie a eu une incidence significative sur notre espérance de vie. La pandémie de Covid-19 aurait fait 14,9 millions de victimes directes ou indirectes, ce qui a provoqué une baisse l’espérance de vie mondiale de 72,8 ans en 2019 à 71,0 ans aujourd’hui. Les écarts sont prononcés entre les régions : en Amérique latine et en Russie, l’espérance de vie a diminué de plus de trois ans et de quatre ans respectivement. En Australie, elle a pour sa part augmenté de 1,2 an, les confinements ayant fait baisser les cas d’infection (ainsi que les cas de grippe et les victimes d’accidents de la route). Selon les Nations Unies, compte tenu de la plus grande disponibilité des vaccins et de la moindre létalité des nouveaux variants de la Covid19, l’espérance de vie récupérera bientôt le terrain perdu.
Activité au niveau du portefeuille
Au cours du mois, nous avons liquidé notre position dans Garmin, après l’annonce de résultats décevants et de perspectives négatives pour le reste de 2022. Nous avons réinvesti le produit dans Option Care Health, une société américaine spécialisée dans le traitement intraveineux des patients, soit dans des cliniques de petite taille soit à domicile. Le traitement (qui peut prendre quatre à six heures) n’est plus effectué dans les hôpitaux, mais dans des cliniques ou à domicile, ce qui est plus pratique pour le client et moins onéreux pour le système de santé.
Perspectives
Dans un monde incertain, caractérisé par une hausse de l’inflation et une croissance économique en ralentissement, voire négative, nous pensons qu’une croissance fiable de 8% à 10% du chiffre d’affaires redeviendra de plus en plus rare, en particulier une croissance soutenue par un bilan exempt de dette et une génération d’importants cash-flows disponibles. LO Funds – Golden Age cherche à investir dans des entreprises de qualité, qui peuvent continuer à se développer en bénéficiant du vieillissement de la population dans toutes les grandes économies du monde, de préférence à des niveaux de valorisation raisonnables. Le Fonds présente un bêta inférieur à un, avec une forte exposition à la santé, aux financières et aux biens de consommation. Il n’est pas exposé aux grandes plateformes technologiques.
Avec nos meilleures salutations,
L’équipe d’investissement du Fonds LO Funds – Golden Age